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OPHÜLS MAX (1902-1957)

L'exilé

Max Ophuls - crédits : Slim Aarons/ Getty Images

Max Ophuls

Naturalisé français depuis 1938, Max Ophüls est mobilisé. Alors qu'il monte au front, il est rappelé par le ministère de la Guerre pour réaliser un film de propagande sur la Légion étrangère dont il ne tourne qu'une unique scène. Il part ensuite à Zurich, où des exilés allemands l'ont convié à mettre en scène des pièces de théâtre. Il y entreprend la réalisation d'une adaptation cinématographique de L'École des femmes, qui est abandonnée, faute d'argent. En 1941, il émigre aux États-Unis, où il ne trouve aucun engagement. Il met à profit cette inactivité forcée pour rédiger ses Mémoires. En 1946, Preston Sturges, avec qui il s'est lié d'amitié, lui confie la réalisation de Vendetta, pour la lui retirer après quatre jours de tournage. Finalement, Douglas Fairbanks Jr. lui propose de le diriger dans The Exile (L'Exilé, 1947), évocation romancée, sous forme de film de cape et d'épée (Swashbuckler), de l'exil de Charles II que traquent les espions de Cromwell. Ce premier film américain lui ouvre la porte des studios. Il tourne alors trois autres films en deux ans : Letter from an Unknown Woman (Lettre d'une inconnue, 1948), d'après Stefan Zweig, Caught (1949), un drame psychologique, et The Reckless Moment (Les Désemparés, 1949), un film noir.

Au cours de cette période, Max Ophüls, qui bénéficie de la logistique du système des studios et de moyens techniques appropriés, peut développer son travail stylistique, satisfaire sa précision maniaque de la mise en scène et de l'élaboration du décor traité comme un personnage à part entière. Si les deux derniers films sont mineurs, les deux autres atteignent des sommets, le premier dans la virtuosité et la « turbulence », le second dans « l'épanouissement poétique » et la délicatesse de touche. Ils permettent à Ophüls de mettre définitivement en place les complexes trajectoires, au splendide « délié », d'une caméra comme libérée des lois de la pesanteurqui et ne cesse de parcourir des décors « arachnéens ».

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

Classification

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