Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LAUE MAX VON (1879-1960)

Max von Laue - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Max von Laue

Physicien allemand, né à Pfaffendorf le 9 octobre 1879 dans une famille aisée, Max von Laue, malgré la volonté de son père, officier supérieur, est rapidement attiré par la recherche scientifique. Après ses études, il effectue ses premiers travaux de recherche avec Max Planck, dont il devient le disciple et l'ami ; il se consacre à l'enseignement universitaire tout d'abord à Berlin et à Munich (1908-1912), puis devient plus tard professeur de physique à l'université de Zurich (1912-1914). Il revient en Allemagne à la veille de la Première Guerre mondiale et occupe successivement les chaires de physique à Francfort-sur-le-Main (1914-1919) et à Berlin (1919-1943). En 1912, il publie les résultats de ses expériences sur la diffraction des rayons X par les cristaux, résultats qui confirment à la fois la nature ondulatoire des rayons X, suggérée par Wilhelm Wien et Arnold Sommerfeld, et la périodicité de réseaux cristallins, prédite une vingtaine d'années plus tôt par E. S. Fedorov, Arthur Schönflies et Peter Barlow. Ses découvertes lui valent en 1914 le prix Nobel de physique. La découverte de Max von Laue est à la base de plusieurs branches de physique, en particulier de la radiocristallographie, développée par W. H. et W. L. Bragg (Prix Nobel de physique 1915), et de la spectroscopie des rayons X, où la contribution de Maurice de Broglie (1875-1960) est essentielle.

Les travaux de Max von Laue ont marqué la thermodynamique et la théorie de rayonnement, ainsi que les applications de la relativité à l'optique et à l'électrodynamique. Il a également contribué à des recherches sur la supraconductibilité. En 1922, il est nommé directeur du Kaiser Wilhelm Institut für Physik (qui deviendra plus tard le Max Planck Institut). Il assume cette responsabilité jusqu'en 1943. En 1932, il reçoit la médaille Max Planck. En 1933-1934, il exprime ouvertement son désaccord avec la mainmise des nazis sur la physique allemande ; son soutien à Einstein et sa résistance à J. Stark seront cependant sans effet. Après la Seconde Guerre mondiale et bien qu'il n'ait pas participé aux recherches militaires, il est interné avec les atomistes Allemands près de Cambridge, où il travaille sur la théorie de l'effet Boltzmann. Les résultats de ses recherches seront publiés par l'International Union of Crystallography, créée en 1948, et dont Max von Laue devient le président d'honneur.

Max von Laue a résumé ses recherches dans deux livres. Le premier, paru en 1941, est intitulé Röntgenstrahlinterferenzen ; le second, édité en 1944, s'intitule Materiewellen und ihre Interferenzen. Ces deux ouvrages sont considérés, encore aujourd'hui, comme les monographies de référence dans le domaine de l'optique des rayons X. Pendant la période sombre de l'Allemagne, celle du régime nazi, Max von Laue a courageusement défendu la liberté d'expression et n'a jamais cédé à des pressions politiques. Nombreux sont les scientifiques allemands qui, grâce à l'aide de Max von Laue, ont pu échapper à l'enfer nazi. Après la Seconde Guerre mondiale, il se lance avec énergie dans la reconstruction de la physique allemande cruellement éprouvée. De 1951 à 1958, il dirige le Fritz Haber Institut de la Max Planck Gesellschaft. L'Académie allemande lui décerne, en 1959, la médaille de Helmholtz. Max von Laue était membre de nombreuses sociétés savantes et académies étrangères. Il est décédé le 24 avril 1960 à Berlin, à la suite d'un accident de voiture.

— Zdenek JOHAN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur ès sciences, directeur scientifique au Bureau de recherches géologiques et minières (B.R.G.M.), Orléans

Classification

Média

Max von Laue - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Max von Laue

Autres références

  • DIFFRACTION DES RAYONS X

    • Écrit par
    • 363 mots
    • 2 médias

    La thèse de William Lawrence Bragg (1890-1971), publiée en 1913 dans les comptes-rendus de la Cambridge Philosophical Society et titrée Diffraction d'ondes courtes électromagnétiques par un cristal, marque la naissance de l'étude moderne des solides, et en particulier des cristaux. Après...

  • MINÉRALOGIE

    • Écrit par
    • 11 981 mots
    • 22 médias
    Mais l'événement le plus marquant fut la réalisation, par M. von Laue en 1912, de la diffraction d'un faisceau de rayons X par un cristal de blende ; avec la structure périodique de la matière, atomes et molécules devenaient une réalité. Ces travaux et ceux de W. H. et W. L. Bragg, P. Debye, posaient...
  • OPTIQUE CRISTALLINE - Diffraction par les cristaux

    • Écrit par
    • 8 829 mots
    • 18 médias

    Le phénomène de diffraction de la lumière par un réseau est bien connu. Il suffit, pour s'en convaincre, de regarder la lumière d'une lampe à travers un voilage. Pour que ce phénomène soit important, il faut que la longueur d'onde du rayonnement et le pas du réseau soient du même ordre de grandeur....