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MARGOUNIOS MAXIME (1549-1601)

Emmanuel Margounios (Maxime à partir de sa profession monastique en 1578) naît en Crète d'un père crétois et d'une mère vénitienne, dans un milieu où l'occupation de l'île par Venise, depuis le xiiie siècle, permet une véritable osmose entre le monde grec et le monde latin. Formé à Padoue, il est nommé évêque de Cythère par le patriarcat de Constantinople ; mais il est un érudit déjà célèbre et Venise le retient : il s'y fixe dans la vigoureuse communauté grecque locale. Grand humaniste, il traduit en latin les écrits majeurs des Pères grecs, tout en assimilant la tradition théologique occidentale, de saint Augustin à saint Thomas et à Luther. Bientôt, il se voue à la réconciliation des chrétiens, entretient une correspondance suivie avec les théologiens luthériens de Tübingen et surtout cherche une solution au problème du Filioque (Encheiridion, 1587 ; Elucidatio librorum divi Augustini de Trinitate, 1588) ; il distingue deux aspects dans la procession de l'Esprit : son ekporèse, par laquelle l'Esprit reçoit du Père seul son existence personnelle (position orientale), et sa processio du Père et du Fils, de qui il reçoit la communion consubstantielle de la divinité (position occidentale). Mais, en 1592, il est condamné à la fois par l'Inquisition et par le Synode de Constantinople. Les problèmes étudiés par ce précurseur de l'œcuménisme n'ont pas encore trouvé leur solution.

— Olivier CLÉMENT

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, professeur à l'Institut Saint-Serge de Paris

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