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WELSCH MAXIMILIAN VON (1671-1745)

Architecte allemand. Originaire de Kronach en Franconie, Maximilian von Welsch reçoit à Bamberg une formation d'ingénieur militaire qui le mène au grade de général. En 1704, il entre au service du prince-archevêque de Mayence, l'archichancelier d'Empire Lothar Franz von Schönborn (1655-1729), et il s'établit définitivement dans cette ville.

Comme Balthazar Neumann, qui fut également au service de la famille des Schönborn, Maximilian von Welsch devait passer de l'architecture militaire (il a construit une ceinture de fortifications autour de la forteresse de Mayence) à l'architecture civile. Le château de la Favorite, inspiré de l'exemple de Marly, qu'il édifia à Mayence au début de sa carrière, a disparu. Lorsque Lothar Franz fit édifier au village de Weissenstein en Franconie la somptueuse résidence familiale qu'est le château de Pommersfelden, von Welsch donna les plans du jardin (1715) et ceux des écuries qui ferment la cour d'honneur (construites de 1714 à 1718) ; peut-être a-t-il participé à l'élaboration des plans du château lui-même, construit par Johann Dientzenhofer avec les conseils de Lukas von Hildebrandt. Lorsque Johann Philipp von Schönborn, neveu de Lothar Franz, décida de faire construire à Wurtzbourg, dont il était devenu prince-évêque en 1719, une chapelle funéraire à l'extrémité nord du transept de la cathédrale, les plans furent demandés à Maximilian von Welsch ; mais Neumann, chargé de l'exécution, modifia considérablement la disposition intérieure (1721-1724). Inversement, von Welsch dut revoir et corriger les plans de Neumann, alors au début de sa carrière, pour la résidence de Wurtzbourg, entreprise à la même époque ; la disposition générale est due à cette collaboration, si l'aspect extérieur reflète les interventions de Lukas von Hildebrandt et de Boffrand. La carrière des deux hommes devait encore se croiser : au château de Bruchsal (résidence du cardinal Damian Hugo von Schönborn, autre neveu de Lothar Franz), achevé par Neumann après que von Welsch eut été appelé à en tracer les plans dès 1720 ; à l'église de pèlerinage de Vierzehnheiligen, chef-d'œuvre de Neumann, pour laquelle un plan de von Welsch ne fut pas retenu ; à l'abbaye bénédictine d'Amorbach en Basse-Franconie (aujourd'hui église paroissiale), construite de 1742 à 1747, où, au contraire, le plan de ce dernier fut préféré à celui, malheureusement perdu, de Neumann. On peut regretter ce choix, von Welsch n'ayant pas fait preuve dans cet ouvrage d'une originalité bien sensible. Son style apparaît mieux à l'Orangerie de Fulda (1722-1724) : il s'y montre marqué par l'influence française, proche des disciples de Jules Hardouin-Mansart.

Directeur des bâtiments d'un des premiers personnages de l'Empire et d'un homme dévoré par la passion de bâtir, von Welsch ne jouit pas aujourd'hui d'une réputation à la mesure de ce que furent sa charge et ses responsabilités. Consulté sur de nombreux projets, il nous a laissé peu de témoignages de son talent. Ce fait tient en partie à l'habitude répandue à l'époque parmi les princes et dignitaires allemands de s'entourer des conseils de plusieurs architectes pour une entreprise de quelque importance. Cette habitude rend parfois difficile de déterminer la part revenant à chacun d'eux, et elle devait être défavorable à Maximilian von Welsch dans la mesure où il s'est ainsi trouvé éclipsé par l'extraordinaire génie que fut l'architecte des princes-évêques de Wurtzbourg, Neumann, et même par le grand architecte viennois Lukas von Hildebrandt, appelé à travailler pour les Schönborn par le vice-chancelier d'Empire Friedrich Carl, autre neveu de Lothar Franz.

— Pierre VAISSE

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art à l'université de Genève

Classification

Autres références

  • NEUMANN BALTHASAR (1687-1753)

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    • 1 878 mots
    • 2 médias
    ...carrière s'ouvre pour lui le jour où Johann Philip von Schönborn, après son accession au trône de prince-évêque de Würzburg, en 1719, l'appelle à seconder Maximilian von Welsch qu'il a chargé de construire une nouvelle résidence. La famille des Schönborn est alors l'une des plus puissantes de l'Empire. La...