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MAXIMILIEN II EMMANUEL (1662-1726) électeur de Bavière (1679-1704 et 1714-1726)

Malgré ses grandes ambitions politiques et ses fréquents retournements, l'électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel n'a pas réussi à profiter de la lutte entre Louis XIV et l'empereur de Vienne. Énergique, appliqué et héroïque, il est desservi par sa légèreté et son inconstance dans ses vues politiques.

Devenu électeur en 1679, il se rapproche des Habsbourg aux dépens de la politique francophile traditionnelle. Il épouse une fille de l'empereur Léopold Ier dans l'espoir d'obtenir au moins les Pays-Bas de l'héritage espagnol. Assoiffé de gloire, il combat pendant trente ans sur tous les champs de bataille européens. Il joue un rôle précieux dans la guerre contre les Turcs (1683-1688). Devenu général en chef des troupes allemandes en Hongrie, il conquiert Belgrade grâce à sa bravoure. Puis il participe à la guerre de la ligue d'Augsbourg, où il se signale sur le Rhin et en Italie. Il obtient en récompense le poste de gouverneur des Pays-Bas espagnols, mais sa gestion est peu efficace, en raison de son esprit instable et lunatique, et onéreuse pour la Bavière. En 1698, il obtient que le roi d'Espagne désigne son fils comme héritier universel de la monarchie, mais celui-ci meurt quelques mois plus tard. Aussi Maximilien II se tourne-t-il vers la France, qui lui promet les Pays-Bas espagnols et la couronne impériale. Lors de la guerre de la Succession d'Espagne, il est d'abord pour la France un allié précieux en menaçant directement l'Autriche. Mais, après la défaite de Blenheim en 1704, l'électeur est mis au ban de l'Empire et il perd, en peu de temps, à la fois la Bavière et les Pays-Bas. Il ne recouvre son électorat qu'en 1714. À la fin de sa vie, il se retourne vers la France et tente par une union dynastique d'assurer la cohésion politique de tous les territoires contrôlés par les diverses branches de la dynastie des Wittelsbach.

— Bernard VOGLER

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur d'histoire de l'Alsace à l'université de Strasbourg-II

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