MONTGELAS MAXIMILIEN KARL JOSEPH DE GARNERIN comte von (1759-1838)
Premier ministre bavarois d'origine savoyarde. « Français d'origine et d'éducation » (Nancy, Strasbourg), Montgelas, d'abord chambellan de l'Électeur de Bavière, Charles-Théodore, est disgracié en tant que membre de la secte maçonnique des « illuminés », interdite en 1785, hostile aux Jésuites et à l'oppression cléricale. Il est appelé en 1795 par l'Électeur Maximilien-Joseph, dont il sera le Premier ministre pendant toute la période napoléonienne. Créateur de la Bavière moderne, grand seigneur fastueux, « Choiseul » ou « Pombal bavarois », il concentre entre ses mains la plupart des ministères et accomplit son œuvre dans l'esprit du despotisme éclairé, tout en adaptant la Bavière aux exigences du système napoléonien. Ses grandes réformes de 1808 abolissent le servage, les privilèges nobiliaires et les franchises locales, proclament l'égalité devant l'impôt. À partir de 1802, il développe un joséphisme rigoureux (« L'Église est dans l'État, non l'État dans l'Église ») : il supprime une grande partie du clergé régulier, laïcise l'enseignement, impose la tolérance en faveur des protestants et la liberté de la presse. Dans la Bavière devenue royaume en 1806 et agrandie de la Souabe, de la Franconie, etc., il unifie le système administratif et crée une armée moderne, en abolissant la vénalité des grades. En 1813, il détache à temps le pays de l'alliance napoléonienne et préserve l'essentiel du royaume lors du Congrès de Vienne. Il démissionne en 1817 quand Maximilien-Joseph décide d'octroyer une Constitution libérale à ses sujets.
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Écrit par
- Louis DUPEUX : maître assistant à l'Institut d'études politiques de Strasbourg
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