MAZANDÉRAN ou MĀZANDARĀN
Province iranienne (23 701 km2) située au sud-est de la mer Caspienne, à l'est du Guilan, ou Gilān (limite marquée par le rétrécissement du littoral à l'est de Rūdsar), fermée au sud par la barrière montagneuse de l'Elbourz (culminant à 5 678 m au mont Damāvand). De la frontière du Gilān à l'ouest de Mahmūdābād, la plaine côtière est étroite ; la montagne est très proche, et le paysage caractérisé par l'alternance de bancs de sable (cordons littoraux), de rizières, de maisons et de greniers à riz à toits de chaume, montés sur pilotis, de plantations de thé, d'orangers ou de citronniers sur les collines. Les villes-marchés s'étirent le long de la route (Shāhsavār, Tchālūs) ; elles constituent le débouché d'enclaves agricoles très peuplées, en partie gagnées sur les zones forestières des collines et des contreforts. Vers Mahmūdābād, la plaine côtière s'élargit et l'on a une zone deltaïque assez comparable à celle du Sefid rūd au Gilān, atteignant par endroits une largeur de 30 à 40 kilomètres (ce delta est formé de nombreuses rivières ; seul le Harāz rūd, avec ses ramifications, est important). C'est dans l'arrière-pays que se trouvent les centres urbains les plus anciens (Sāri, Amol).
L'occupation ancienne de la région est attestée par les légendes iraniennes ; elle est connue dans l'épopée pour ses dēv (démons). L'actuel chef-lieu est Sāri (ancienne Sāriya), en partie supplanté par Amol au milieu du viiie siècle lors de l'islamisation de la région. La dynastie locale des Bavandides (665-1349) parvint à maintenir son indépendance jusqu'aux Khārazmshāh et aux Mongols. La région fut favorisée par les Ṣafawides et par les Qādjār (palais de Safiābād).
Bien reliée à Téhéran par la route (via Tchālūs) et par la voie ferrée (terminus Gorgān) qui lui permettent l'écoulement de ses produits, la région a profité des plans de mise en valeur (construction de barrages, céréaliculture mécanisée, culture cotonnière irriguée, industrialisation, développement des pêcheries). Un port artificiel a été construit à Now Shahr. Elle comptait 2 920 600 habitants lors du recensement de 2006.
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Écrit par
- Jean CALMARD : chargé de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section)
Classification
Média
Autres références
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GORGĀN ou GURGĀN
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