MAZURKA
Danse populaire polonaise, d'allure aristocratique et chevaleresque, connue dès le xvie siècle dans la province de Mazurie, et toujours pratiquée en Europe centrale. La mazurka est une danse à rythme ternaire (3/4), de tempo modéré nettement plus lent que celui de la valse viennoise par exemple ; elle est caractérisée par les accents exécutés par un pied battant le sol ou frappant du talon l'autre pied, ainsi que par le hołubiec, tour effectué sur place avant ou après chaque figure. La structure mélodico-rythmique de la mazurka comporte ordinairement huit battues par section. On trouve souvent un accent sur le troisième temps et la fin du motif tombe fréquemment sur le deuxième. Comme danse galante, où la femme choisit son partenaire, la mazurka pénétra en France sous le second Empire. Elle devint une sorte de cotillon comprenant plusieurs figures (on en a dénombré une cinquantaine) que dansaient un nombre indéterminé de couples (avancés, reculs, révérences). Après celles de son compatriote, Jan Wanski (1762-env. 1802), les cinquante-cinq mazurkas de Chopin figurent parmi les plus célèbres. Avec les Polonaises, ce furent ses premières œuvres et elles ouvrirent l'époque des musiques dites nationales. Elles sont habituellement construites sur une seule cellule rythmique ; leur richesse mélodique et harmonique est évidente : gamme tzigane, quarte augmentée lydienne, coexistence de la tierce majeure et de la tierce mineure dans le même mode (que l'on songe aux blues un siècle plus tard). Elles expriment les sentiments les plus divers, de la liberté à l'exaltation poétique du patriotisme (« Des canons cachés sous des fleurs », disait Schumann). On peut citer aussi la Mazurka, opus 32, de Gabriel Fauré et celles composées notamment par Claude Debussy, Karol Szymanowski, Alexandre Tansman, Alexandre Scriabine. L'hymne national polonais, dit Mazurka de Dabrowski, fut composé par Michael Cléophas Oginski (1765-1833).
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Écrit par
- Pierre-Paul LACAS : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien
Classification
Autres références
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CHOPIN FRÉDÉRIC (1810-1849)
- Écrit par Jean VIGUÉ
- 2 698 mots
- 2 médias
...lui, le sens de l'harmonie est également très particulier. Outre la prédilection qu'il montre pour les modes de la musique populaire, surtout dans les Mazurkas (quintes vides d'accompagnement ou enchaînements d'accords parallèles défendus par les traités, ou encore formules de cadences substituant le...