Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VOL MÉCANIQUE DU

Autres domaines de la mécanique du vol

Appareil à décollage vertical

À côté des avions classiques, divers types de machines pilotées capables de décoller verticalement et, par conséquent, d'exécuter des vols stationnaires ont vu le jour, surtout après 1945. Les forces aérodynamiques dues au déplacement de l'aérodyne étant dans ce cas inexistantes, la sustentation est assurée par des forces propulsives produites soit par des réacteurs à simple ou à double flux, soit par des hélices carénées ou libres, soit encore par des rotors du type hélicoptère.

Si D est le débit de fluide traversant le réacteur, l'hélice ou le rotor, et Ve la vitesse d'éjection, la poussée au point fixe est F = DVe, et la puissance fournie au fluide est égale à DV2e/2. (L'énergie fournie par unité de temps à la masse D pour l'amener à la vitesse Ve est son énergie cinétique finale DV2e/2.) Si η est le rendement thermodynamique du moteur, la combustion du carburant doit donc fournir une puissance DV2e/2η, ce qui impose une consommation instantanée :

où L est le pouvoir calorifique du carburant, soit sensiblement 44 × 106 joules par kilogramme ; on en déduit :

Les rendements des divers types de moteurs ne diffèrent que de quelques pour-cent. Les consommations de carburant seront donc d'autant plus faibles à poussée donnée que les débits brassés par le moteur seront grands, ce qui classe les différents modes de sustentation pour le vol stationnaire dans l'ordre suivant : rotor, hélice, réacteur double flux, réacteur simple flux.

Différents phénomènes aérodynamiques limitent la vitesse maximale de translation des hélicoptères (vitesse maximale de l'ordre de 350 kilomètres à l'heure). Le décollage vertical d'avions rapides nécessite donc l'emploi d'autres moyens que le rotor, c'est-à-dire des hélices libres (vitesse limite à Mach 0,6), des hélices carénées (vitesse limite à Mach 0,8) ou des réacteurs. De nombreuses solutions sont possibles (hélices ou petits rotors basculants, réacteurs basculants, réacteurs à déviation de jet, réacteurs séparés de sustentation et de propulsion, par exemple).

L'utilisation de réacteur de sustentation est très coûteuse en raison de la dépense en carburant. La poussée nécessaire à la sustentation d'un avion de masse m est F = mg. La consommation correspondante (c = − dm/dt) est donc csF, la quantité cs étant la consommation spécifique. D'où l'on déduit :

Si M est la masse initiale, mc la masse totale de carburant disponible, le temps maximal de vol sustenté vertical est donc :

La consommation spécifique des meilleurs réacteurs de sustentation est de l'ordre de 0,05 kg . h1 . N1, avec 1/csg = 7 200 s. Pour un avion de l'ordre de 20 à 30 tonnes, la masse maximale de combustible mc ne dépasse pas 40 p. 100 de la masse décollable M. Par suite, le temps de vol est de l'ordre de 60 minutes.

Avec un réacteur militaire dessiné pour dépasser Mach 2, la consommation spécifique est voisine de 0,1 kg . h1 . N1, ce qui réduit le temps de vol vertical à 30 minutes.

Si l'on utilise la sustentation aérodynamique, la poussée nécessaire au vol est égale au poids divisé par la finesse (de l'ordre de 15 pour le vol subsonique, 7 pour le vol à Mach 2), ce qui montre qu'une minute de vol vertical coûte 15 minutes de vol subsonique ou de 7 minutes de vol à Mach 2, ce qui équivaut à 250 kilomètres de rayon d'action.

Missiles guidés

Le vol d'un missile guidé présente des caractères divers selon sa mission mais reste marqué par l'intervention de systèmes automatiques. Mis à part certains véhicules – cibles, missiles de reconnaissance et missiles de croisière – dessinés comme des avions et manœuvrant comme eux, les missiles accomplissent[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur des études de synthèse à l'Office national d'étude et recherche aérospatiales (O.N.E.R.A.), Châtillon sous Bagneux
  • : ingénieur civil de l'aéronautique, chef de division "Systèmes aéronautiques" à l'O.N.E.R.A. (Office national d'études et de recherches aérospatiales)
  • : Ingénieur Général de l'Armement.

Classification

Médias

Forces aérodynamiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Forces aérodynamiques

Équilibrage longitudinal - crédits : Encyclopædia Universalis France

Équilibrage longitudinal

Virage en palier - crédits : Encyclopædia Universalis France

Virage en palier

Autres références

  • AVIATION - Histoire de l'aviation

    • Écrit par , et
    • 10 106 mots
    • 34 médias

    L'histoire de l'aviation prend sa source dans le désir immémorial des hommes de s'élever dans les airs ; la légende d'Icare en témoigne. Mais c'est à la Renaissance, avec Léonard de Vinci, que la première étude raisonnée sur le vol humain trouve son expression. On remarque...

  • AVIATION - Avions civils et militaires

    • Écrit par
    • 9 436 mots
    • 21 médias
    Ce sont les ailes qui assurent la majeure partie de la sustentation de l'avion dans l'air ; elles sont donc très travaillées du point de vue aérodynamique. Les paramètres géométriques d'une voilure, qui conditionnent ses qualités aérodynamiques, sont de deux ordres ; on trouve d'abord ceux qui sont...
  • AVIATION - Hélicoptères

    • Écrit par et
    • 3 125 mots
    • 7 médias
    Toute poussée aérodynamique est égale à la quantité de mouvement communiquée à l'air par unité de temps : F = q. ΔV (F est la poussée, q le débit d'air intéressé par le rotor, ΔV la variation de vitesse verticale qu'il subit). On en déduit que, au rendement près, la puissance nécessaire...
  • LE BRIS JEAN-MARIE (1817-1872)

    • Écrit par
    • 1 020 mots
    • 1 média

    Le Français Jean-Marie Le Bris n’était pas seulement un marin : il fut aussi un précurseur de l’aviation, inspiré par le vol plané des grands oiseaux.

  • Afficher les 11 références