MÉCANIQUE Mécanismes
L 'énergie doit généralement se présenter sous forme mécanique pour être utilisée ou transformée, c'est-à-dire comprendre un mouvement et un effort. Le moteur effectue la transformation de l'énergie électrique, potentielle, thermique, etc., en énergie mécanique caractérisée par une certaine puissance ; le récepteur effectue la transformation réciproque. Les phénomènes physiques utilisés à cet effet sont assez divers. On peut faire intervenir des solides assemblés entre eux agissant l'un sur l'autre et des fluides canalisés dans des solides (cylindres, pistons, tuyaux, aubes...). Les phénomènes électriques, acoustiques, thermiques, etc., assurent aussi ce transfert. On peut donc parler de mécanisme hydraulique, pneumatique ou électrique. Néanmoins, le terme « mécanisme » demeure utilisé surtout pour les mécanismes de solides.
Les machines, telles que la machine à vapeur, la machine-outil, la machine alternative, sont des unités complètes comportant une partie motrice reliée à une partie utilisatrice par un ou par plusieurs mécanismes. Dans le langage du technicien, les mécanismes représentent l'essentiel de la machine. Pendant des siècles, mécanismes et machines ont été différenciés, les premiers ne correspondant qu'aux mouvements, à la cinématique du système, les seconds caractérisant un transfert de puissance. Aujourd'hui, on nomme mécanisme tout ensemble « articulé » transformant la nature et le module d'un mouvement et d'un effort en transmettant une puissance d'une « boîte » motrice à une « boîte » réceptrice.
Classification des mécanismes
Ainsi définis, les mécanismes peuvent être classés d'après la nature des mouvements « moteurs » et « utilisateurs ».
Un mouvement est caractérisé par la trajectoire, la course, la vitesse et l'accélération en chaque point. Les mouvements moteurs le plus souvent utilisés sont la rotation continue uniforme et la translation alternative de course donnée. Les mouvements utilisateurs sont beaucoup plus variés, car ils correspondent à des besoins précis ; si les trajectoires rectilignes et circulaires sont fréquentes du fait de leur réalisation économique et précise, des lois de mouvement particulières peuvent être imposées. Il est donc aisé de classer les mécanismes de transformation de mouvement :
– rotation continue d'un module donné en rotation continue de module différent, en translation de course imposée, en rotation d'amplitude donnée, en translation dont la loi de mouvement est donnée, en rotation de loi imposée, en mouvement défini ;
– translation alternative en rotation continue, en translation de course différente, en translation de loi imposée, en rotation de loi imposée, en mouvement défini.
Cela ne peut être qu'un premier type de classification puisqu'il est fondé sur la cinématique. Introduisant la notion de transformation d'effort, on aboutit à la classification de ce que l'on nommait machine simple :
– transformation d'une force en une autre force (levier, plan incliné), en un couple (manivelle) ;
– transformation d'un couple en un autre couple de module différent (engrenage, poulies-courroie), en une force (vis-écrou, bielle-manivelle).
Enfin, la notion de rendement, c'est-à-dire la valeur du rapport de la puissance utilisée à la puissance fournie, intervient dans le choix d'un mécanisme, car la puissance « perdue » se dissipe en usure, en chaleur, en fatigue. Le mécanisme n'est pas seulement la solution à un problème cinématique ; il est la réalisation d'un être technologique répondant aux besoins industriels : il faut pouvoir le construire, façonner chaque élément, les assembler entre eux ; il faut que cet ensemble permette d'obtenir un mouvement d'utilisation aussi voisin que possible du mouvement souhaité malgré les jeux dans les[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Robert LE BORZEC : professeur à l'École nationale supérieure des arts et métiers
Classification
Médias
Autres références
-
ACTION & RÉACTION, physique
- Écrit par Jean-Marc LÉVY-LEBLOND
- 1 498 mots
...Théodicée de Leibniz, que la physique voit s'imposer une autre notion d'action. À l'origine de cette terminologie donc, la puissance divine. Plus laïquement, Joseph Louis Lagrange (1736-1813) montrera que la mécanique de Newton peut se déduire d'un « principe variationnel ». L'idée en est... -
BALISTIQUE
- Écrit par Jean GARNIER
- 2 100 mots
- 2 médias
La balistique extérieure peut être considérée comme une branche de la mécanique rationnelle. À ce titre, elle cherche à mettre sous forme d'équation le mouvement d'un projectile tiré par une bouche à feu ou celle d'un missile autopropulsé. L'étude comporte le mouvement du centre de gravité du projectile... -
CAUSALITÉ
- Écrit par Raymond BOUDON , Marie GAUTIER et Bertrand SAINT-SERNIN
- 12 987 mots
- 3 médias
...qui trouble les contemporains, celle d'action à distance : les corps s'attirent en raison de leur masse et en raison inverse du carré de leur distance. L'explication causale se moule sur les principes de la mécanique newtonienne, qui, en philosophie, inspire très directement la réflexion de Kant et sa... -
CINÉMATIQUE
- Écrit par Michel CAZIN et Jeanine MOREL
- 5 545 mots
- 10 médias
La cinématique est la théorie qui, à l'intérieur de la mécanique, a pour objet la description des mouvements des systèmes matériels.
Deux notions sont absolument indispensables à l'élaboration de la cinématique sous sa forme classique : celle de solide invariable et celle de temps...
- Afficher les 39 références