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MÉDAILLE

La médaille, qui est un monument monétiforme, se distingue des espèces de monnaies courantes du fait qu'elle n'est pas destinée à la circulation monétaire et qu'elle est une pièce commémorative. Dans une médaille se reflètent à la fois les traits physiques et moraux d'un être, ou des faits historiques et sociaux d'une époque. Œuvre d'art dans laquelle se conjuguent le génie créateur de l'inventeur de la devise inscrite au revers avec le talent du médailleur qui, en donnant aux formes une densité, un relief, une précision dans les contours, fait de la matière une structure vivante, dans laquelle les êtres, comme les faits historiques, ne sont ni prisonniers ni figés dans le métal, mais, au contraire, survivent grâce à cette matière et au-delà d'elle.

Matières et techniques de fabrication

Les matières utilisées pour les médailles sont le plomb, notamment à la Renaissance, l'or, l'argent, le bronze, l'étain. En Allemagne, des médailles ont été taillées dans le buis et la pierre. Bien que les procédés de fabrication de la médaille aient varié selon les époques et les écoles, on peut distinguer deux procédés : la médaille coulée ou fondue et la médaille frappée.

La médaille coulée

La médaille coulée peut être obtenue au moyen de deux procédés : par la fonte proprement dite, au cours de laquelle le médailleur grave en creux directement, dans une plaque de plâtre, l'image inversée qu'il veut reproduire, et dans ce moule il coule le métal ; en modelant en cire, ou en toute autre matière très plastique, le modèle en relief de la médaille que l'on veut faire. De ce modèle on tire un moule en creux, où l'on coule la matière dans laquelle doit être exécutée la médaille.

Une variante de ce procédé est la fonte à cire perdue qui consiste à mouler la médaille de cire, avers et revers, et à l'enfermer dans un moule de sable fin où, par des évents, on coule le métal qui se substitue à la cire fondue. Avant de souder les deux parties fondues, on comble le vide intérieur par des matières telles que le plâtre ou le plomb. Des médailleurs ont cherché à exécuter leurs modèles dans une matière plus dure qui subsisterait après la fonte ; ces modèles exécutés dans une sorte de stuc fait de résine, de plâtre et de cire étaient conservés après avoir été rehaussés de couleurs ; certains furent enchâssés et montés en bijoux.

Au xvie siècle, le médailleur reprenait au burin et ciselait sa médaille au sortir du moule ; le prototype retouché servait à préparer un second moule, opération qui était poursuivie jusqu'à ce que la médaille atteigne à la perfection exigée par l'artiste. À chaque fonte successive le métal subissait un certain retrait en se refroidissant, la pièce mesurait chaque fois un diamètre légèrement inférieur à celui de l'exemplaire primitif. Ces pièces sont appelées des surmoulées, qui peuvent être soit contemporaines de la fonte originale, soit très postérieures à celle-ci, ou même modernes. La médaille après la fonte était enduite d'un vernis composé d'ingrédients divers qui lui donnait sa patine.

La médaille frappée

On distingue trois périodes dans la technique de la médaille frappée qui correspondent aux techniques monétaires.

– La frappe au marteau. Pour obtenir une médaille frappée, on a d'abord procédé de la même manière que pour frapper une monnaie. L'artiste, après avoir gravé en relief la tête et les différentes parties du corps de la devise du revers, les enfonçait dans un morceau de fer qu'on appelle le coin ou le carré. Il arrivait que, quand les médailles étaient de petit module, les coins fussent gravés directement, notamment pour les jetons. Le coin une fois trempé, le médailleur mettait le flan entre la pile et le trousseau (le droit et le revers)[...]

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Écrit par

  • : conservateur honoraire du Cabinet des médailles de Paris, ancien professeur à l'École du Louvre, professeur à la Monnaie de Paris

Classification

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