Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MÉDAILLE

La médaille moderne

En 1789, la Révolution a vu la médaille suivre deux chemins différents. D'une part, la médaille devint un instrument de propagande au service des révolutionnaires. Gravées hâtivement, le plus souvent en étain ou en métal de cloche, elles étaient distribuées comme insignes ou souvenirs populaires lors des fêtes. Certaines immortalisent Necker, Bailly, Mirabeau ou le Père Duchesne. Elles commémorent la prise de la Bastille, la fête de la Fédération de 1790, la fête de l'Être suprême. Parallèlement à ces documents, d'autres médailles, officielles, continuaient à être frappées, sur lesquelles on relève les noms de Benjamin Duvivier, de Gatteaux, d'Augustin Dupré, de Droz.

Au xixe siècle, la médaille a retrouvé son rôle de document historique dirigé. Un prix de Rome fut fondé pour encourager le talent des médailleurs ; deux sièges leur étaient réservés à l'Institut. De nouveau, ils allaient être attachés à faire un grand œuvre : l'histoire métallique de Napoléon le Grand sous l'autorité de la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut impérial. Les dessins des médailles furent exécutés, mais une seule des médailles fut frappée : celle de la bataille d'Iéna.

Cependant, un grand nombre de médailles commémorent des événements de l'Empire ; elles sont signées Benjamin Duvivier, Tiolier, Brenet, Michaut, Jeuffroy, Gayrard, Depaulis, Domard, Droz, Galle. Médailles de style néo-classique, froid, sans émotion, la perfection de la gravure ne parvient pas à rendre la vie à ces œuvres d'un style qui n'intéresse plus. Il faudra attendre le xxe siècle, époque où les graveurs retrouveront leurs droits de créateurs, pour assister à la renaissance d'un art original de la médaille. Des productions particulièrement intéressantes ont été réalisées en France, en Pologne et en Tchécoslovaquie.

— Josèphe JACQUIOT

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : conservateur honoraire du Cabinet des médailles de Paris, ancien professeur à l'École du Louvre, professeur à la Monnaie de Paris

Classification

Autres références

  • BERTOLDO DI GIOVANNI (1420 env.-1491)

    • Écrit par
    • 396 mots

    Selon le témoignage de Vasari, Bertoldo di Giovanni était très âgé lorsqu'il mourut, le 30 décembre 1491, à Poggio a Caiano. On en a déduit assez arbitrairement, qu'il était né vers 1420. Élève de Donatello, il fut son collaborateur pour la seconde chaire de San Lorenzo, qu'il...

  • CELLINI BENVENUTO (1500-1571)

    • Écrit par
    • 1 406 mots
    • 4 médias
    ...avaient consacré son habileté – comme artiste, comme courtisan et aussi comme défenseur de la cité, lors du Sac, deux ans plus tôt. Pour qui a commencé en réalisant, à la perfection, cesmédailles à chapeau, ornements indispensables à la mode masculine dans les années 1525, c'est un beau début.
  • DELAUNE ÉTIENNE (1519 env.-env. 1583)

    • Écrit par
    • 294 mots

    Auteur de plus de quatre cents petites gravures, extrêmement fines, qui offrent un panorama assez complet du style décoratif de l'école de Fontainebleau qu'il contribuera à diffuser sous le règne de Henri II, Étienne Delaune est-il né à Paris (où il serait mort), à Orléans ou à Genève ? en...

  • DOMENICO DE' CAMMEI (actif fin XVe-déb. XVIe s.)

    • Écrit par
    • 211 mots

    Selon Vasari, Domenico de' Cammei travaille à Milan, comme graveur sur gemmes et comme médailleur. Il est en ces domaines le rival d'un artiste réputé, Giovanni delle Carniole, auteur du portrait en intaille de Savonarole. On l'identifie avec Domenico de Compagni ou peut-être avec Domenico...

  • Afficher les 19 références