- 1. Les origines de la médecine et la médecine de l'Antiquité
- 2. L'époque médiévale
- 3. L'éveil de la Renaissance
- 4. Les débuts de la médecine scientifique : rationalisme médical
- 5. La technique au service de la méthode expérimentale (xixe et xxe s.)
- 6. Les progrès de la thérapeutique
- 7. Bibliographie
MÉDECINE Histoire
Si la médecine compte plusieurs millénaires d'existence, elle n'a atteint son âge adulte que depuis moins de deux cents ans. Cela tient à ce qu'elle est à la fois un art et une science. Un art, elle pouvait l'être dès l'origine des civilisations, à la mesure de l'intuition, de l'empirisme, de la psychologie et de l'habileté de ceux qui l'exerçaient. Pour devenir une science, il lui fallait pouvoir s'appuyer sur d'autres sciences et techniques qui sont toutes ses cadettes et dont les applications étaient indispensables à l'identification et au traitement des états pathologiques. C'est ainsi que si la connaissance de la cellule impliquait la découverte et la mise au point préalables du microscope par les physiciens ; de même, la physiopathologie biochimique ne pouvait être conçue de façon rationnelle avant que ne soient connues les lois élémentaires de la chimie minérale et organique.
Il n'est donc pas surprenant que l'art de soigner soit aussi ancien que l'humanité, alors que la médecine digne de ce nom ne date que du début du xixe siècle. Depuis lors, son développement et ses progrès se sont réalisés à une vitesse étonnante qui paraît en constante accélération. On ne peut ici qu'esquisser à larges traits les étapes principales, en mentionnant pour chacune d'elles quelques figures et quelques découvertes dominantes. Mais il faut savoir que cette subdivision en périodes chronologiques est très artificielle, tant les faits sont intriqués : se borner à citer quelques grands noms, c'est faire preuve d'injustice à l'égard de la foule innombrable de ceux qui ont contribué à construire l'édifice. D'autre part, chacun des artisans du progrès médical a eu des devanciers, parfois méconnus. Enfin, toute acquisition nouvelle n'a atteint son entière efficacité qu'au prix de patients travaux ultérieurs qu'on laisse trop souvent dans l'ombre.
Les origines de la médecine et la médecine de l'Antiquité
Primauté de la magie et de la religion
Contre les affections dont les causes matérielles étaient indiscernables, toutes les médecines dites « archaïques » ont fait appel à la magie, à la prière et à la divination. La maladie était considérée comme une sanction surnaturelle infligée à l'individu par une puissance démoniaque ou divine, étrangère à lui : seuls les sorciers, les prêtres, les devins – ceux que les ethnographes contemporains désignent sous le nom de « chamans » – pouvaient intervenir utilement dans un tel conflit. La pathologie était en somme un aspect de la mythologie, le pouvoir de guérir un attribut de personnalités ayant le don exceptionnel d'entrer en rapport avec les puissances surnaturelles. Cette conception a survécu jusqu'à nos jours dans certaines peuplades primitives et dans certains milieux mystiques.
À l'apogée de leur civilisation, les Assyro-Babyloniens et les Égyptiens ont fait un pas timide vers la laïcisation de la médecine. Plusieurs de leurs textes sur tablettes d'argile ou sur papyrus s'inspirent de données empiriques précises et expriment une ébauche de raisonnement médical. Mi-réelle et mi-légendaire sans doute, la figure d'Imhotep symbolise, en Égypte, ce début de fusion entre les médecines divine, sacerdotale et praticienne. Chez les Hébreux, on constate une tendance voisine, dans la mesure où le Tout-Puissant disposait de la santé de son peuple, cependant que les prescriptions religieuses comprenaient un certain nombre de mesures rituelles d'hygiène collective.
Fils présumé d'Apollon et condisciple d'Achille auprès du centaure Chiron, Asclèpios fut de même, en Grèce, un trait d'union entre la médecine divine et la médecine humaine. Au vie et au ve siècle avant J.-C., la médecine helladique primitive[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Charles COURY : professeur honoraire à la faculté de médecine de Paris, chaire d'histoire de la médecine
Classification
Médias
Autres références
-
MÉDECINE ET INTERNET
- Écrit par Philippe MARREL , Elisabeth PARIZEL et René WALLSTEIN
- 5 396 mots
- 3 médias
D’après une étude parue à la fin de 2014, plus de 60 p. 100 des Français utilisent Internet pour rechercher de l’information sur la santé. La consultation médicale à distance, autorisée en France depuis 2010, a de plus en plus de succès. Au niveau mondial, près de 4 millions de patients y...
-
ACNÉ
- Écrit par Corinne TUTIN
- 3 313 mots
- 4 médias
Liée à une inflammation du follicule pileux (précisément, pilo-sébacé), l’acné est une maladie dermatologique très fréquente, qui touche environ 6 millions de personnes en France. Débutant le plus souvent à la puberté, elle n’a en général aucune gravité, mais peut, lorsqu’elle est étendue ou durable,...
-
ACTION HUMANITAIRE INTERNATIONALE
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Pierre GARRIGUE
- 7 245 mots
- 1 média
L'histoire commence au Biafra, province du Nigeria, en 1968. Deux jeunes médecins, Bernard Kouchner, ancien responsable de l'Union des étudiants communistes, et Max Récamier, militant catholique, ont répondu à l'appel de la Croix-Rouge pour servir dans les hôpitaux de fortune des insurgés ibo.... -
AGENCE DE LA BIOMÉDECINE
- Écrit par Corinne TUTIN
- 1 153 mots
Le 5 mai 2005, le ministre français de la Santé, Philippe Douste-Blazy, annonçait l'installation de l'Agence de la biomédecine dans le cadre de la révision des lois de bioéthique datant du 6 août 2004. Cette structure, qui a vu officiellement le jour le 10 mai 2005, recouvre à la fois les activités...
-
AROMATHÉRAPIE
- Écrit par Jean VALNET
- 1 634 mots
- 1 média
Traitement des maladies par les arômes végétaux, c'est-à-dire les essences aromatiques appelées huiles essentielles (H.E.) dans le langage médical, l'aromathérapie est une branche de la phytothérapie (du grec yuzov, plante) et, comme telle, l'une des thérapeutiques les...
- Afficher les 60 références