- 1. Les origines de la médecine et la médecine de l'Antiquité
- 2. L'époque médiévale
- 3. L'éveil de la Renaissance
- 4. Les débuts de la médecine scientifique : rationalisme médical
- 5. La technique au service de la méthode expérimentale (xixe et xxe s.)
- 6. Les progrès de la thérapeutique
- 7. Bibliographie
MÉDECINE Histoire
Les progrès de la thérapeutique
Les principales acquisitions pratiques de la médecine moderne ont porté sur les moyens de traitements. Très en retard sur les autres branches, la thérapeutique a en effet pris à partir du xixe siècle un essor prodigieux qui a mis définitivement fin à un empirisme millénaire. Ces progrès ont été favorisés par la mise au point de procédés d'extraction et de dosage des principes actifs. Simultanément, la pharmacologie expérimentale, fondée par F. Magendie, donnait une base scientifique à l'étude des médicaments et de leurs effets. Le recours à de nouvelles modes d'administration (comprimés, 1843 ; injections parentérales, à partir de 1850) a permis de régulariser et de renforcer leur action. Depuis 1880, l'industrie pharmaceutique est devenue à la fois le stimulant et le bénéficiaire de la recherche médicale. Grâce à l'effort conjugué des pharmacologistes, des chimistes et des cliniciens œuvrant en équipe, d'innombrables médicaments, d'une efficacité toujours croissante, ont été découverts dans le courant des cent cinquante dernières années et singulièrement depuis la fin des deux dernières guerres mondiales.
Faute de pouvoir en donner la liste, même incomplète, on ne mentionnera que ceux qui ont fait date et, pour certains groupes, les têtes de file seulement.
Parmi les analgésiques et sédatifs, la morphine a été extraite de l'opium par F. W. Sertuerner en 1806 ; la codéine a été préparée par E. Robiquet en 1832, le chloral par Liebig en 1832 également, les bromures en 1851 par C. Locock. Le véronal, premier des barbituriques, a été découvert par H. Fischer en 1902. L'emploi des anesthésiques généraux remonte à 1842 pour l'éther (C. W. Long), à 1847 pour le chloroforme (J. Y. Simpson), à 1928 pour le cyclopropane. Dans le groupe des antirhumatismaux et des anti-inflammatoires, le classique salicylate de soude (H. Kolbe, 1855) a été remplacé, près de cent ans plus tard, par les corticoïdes de synthèse (E. C. Kendall, I. Reichstein, 1948), infiniment plus puissants ; mais la vieille aspirine (C. F. Gerhardt, 1853) reste encore très utile malgré ses inconvénients. D'autres molécules sont venues enrichir, à la fin du xxe siècle, l'arsenal antirhumatismal (cf. rhumatologie). Les effets de la strychnine (P. J. Pelletier et J. B. Caventou), de la caféine (F. Runger, 1819) et des autres stimulants ont été dépassés depuis par ceux des amines psychotoniques (1930). Les neuroplégiques datent de 1926, les antiparkinsoniens de synthèse de 1948, les tranquillisants et neuroleptiques du type du méprobamate et des phénothiazines, de 1952. Depuis le milieu du xxe siècle, la psychopharmacologie a profondément modifié le traitement des maladies mentales, notamment en réduisant les indications et la durée des internements.
L'atropine est employée depuis 1833, l'éphédrine depuis 1877, l'adrénaline depuis 1901, l'acétylcholine depuis 1914 et l'ergotamine depuis 1918 ; de nombreux produits dotés d'effets physiologiques analogues ou voisins ont été isolés ou synthétisés par la suite. Les traitements tonicardiaques s'appuient toujours sur deux glucosides très actifs : la digitaline (C. Nativelle, 1869) et l'ouabaïne (Arnaud, 1888). On a commencé à employer la trinitrine vers 1875. La série des anticoagulants a été inaugurée par l'héparine (F. C. Mac Lean, 1917) et par le dicoumarol (K. Link, 1941). Les premiers antihistaminiques ont été découverts vers 1940. L'action diurétique puissante et rapide de produits comme les chlorothiazides (1957) a suppléé celle de la théobromine (1832) et des produits mercuriels (1854).
La découverte de l'insuline (F. G. Banting et C. H. Best, 1921) a fourni à l'hormonothérapie substitutive un de ses premiers agents et l'un[...]
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Écrit par
- Charles COURY : professeur honoraire à la faculté de médecine de Paris, chaire d'histoire de la médecine
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Médias
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