Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

NUCLÉAIRE MÉDECINE

Applications thérapeutiques

Les applications thérapeutiques de la médecine nucléaire portent exclusivement sur l'utilisation des radioéléments en sources non scellées. Sont donc exclues de ce domaine thérapeutique la cobalthérapie et la curithérapie, dans lesquelles le radioélément est enfermé dans une enveloppe étanche. L'action thérapeutique est liée à l'effet destructeur du rayonnement émis par le radioélément sur les cellules qui l'ont concentré.

Le radioélément peut être intégré dans la chaîne métabolique du processus pathologique à traiter. Un exemple historique et toujours très actuel de cette radiothérapie métabolique est l'utilisation de l'iode 131 dans le traitement des affections thyroïdiennes : hyperthyroïdies, cancers thyroïdiens. Le phosphore 32 permet de traiter la polyglobulie primitive, ou maladie de Vaquez. Injecté par voie veineuse sous forme de phosphate de sodium, le phosphore radioactif se localise au niveau des noyaux cellulaires des cellules souches de la moelle osseuse responsables d'une production exagérée de globules rouges.

Le radioélément peut également atteindre la cellule tumorale via son couplage à un anticorps ou à un peptide capable de se fixer au niveau de la cellule, respectivement à l'antigène ou à des récepteurs peptides exprimés à sa surface :

Examen T.E.P./T.D.M. d'un lymphome - crédits : service de médecine nucléaire, hôpital du Haut-Lévêque, Pessac, Gironde

Examen T.E.P./T.D.M. d'un lymphome

– En hématologie, un anticorps anti-CD20 marqué à l'ytrium 90 est proposé dans le traitement des lymphomes malins non hodgkiniens à cellules CD20 positif (c'est-à-dire exprimant l'antigène CD20) de type folliculaire en rechute réfractaire après certains traitements.

Scintigraphie à l'Octreoscan - crédits : service de médecine nucléaire, hôpital du Haut-Lévêque, Pessac, Gironde

Scintigraphie à l'Octreoscan

– Dans le cadre du traitement des tumeurs neuroendocrines bien différenciées exprimant le récepteur de la somatostatine, la somatostatine marquée à l'indium 111, à l'ytrium 90 puis au luthétium 177 ont été successivement proposées.

La radiothérapie métabolique peut être également proposée à visée purement antalgique dans le traitement des métastases osseuses, comme c'est le cas dans les cancers de la prostate et du sein, avec différents radioéléments tels que le phosphore 32, le strontium 89 (Metastron), le rhénium 186, le samarium 53-lexidronam (Quadramet).

En radiothérapie interstitielle, le radioélément n'est pas spécifique, mais injecté à proximité du processus pathologique. La thérapie articulaire est un exemple très représentatif. Dans les cas d'arthrite inflammatoire rebelle, l'injection intra-articulaire d'un radio-isotope comme l'yttrium 90, le rhénium 186 ou l'erbium 169, choisis en raison de la faible pénétration tissulaire du rayonnement β émis, permet l'irradiation très localisée de la synoviale et des cartilages articulaires.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : praticien hospitalier, professeur de biophysique à l'université de Bordeaux-II, chef du service de medecine nucléaire au CHU de Bordeaux
  • : président de l'université de Bordeaux-II, professeur de biophysique à l'université de Bordeaux-II, directeur de l'unité I.N.S.E.R.M. U306, chef du service de médecine nucléaire à l'hôpital Haut-Lévêque, C.H.U. de Bordeaux
  • : auteur, maître de conférences des universités - praticiens hospitaliers (MCU-PH)

Classification

Médias

Immunoscintigraphie - crédits : service de médecine nucléaire, hôpital du Haut-Lévêque, Pessac, Gironde

Immunoscintigraphie

Débit sanguin cérébral analysé par tomoscintigraphie - crédits : service de médecine nucléaire, hôpital du Haut-Lévêque, Pessac, Gironde

Débit sanguin cérébral analysé par tomoscintigraphie

Fixation d'un radiotraceur (thallium 201) lors de l'irrigation sanguine du myocarde - crédits : service de médecine nucléaire, hôpital du Haut-Lévêque, Pessac, Gironde

Fixation d'un radiotraceur (thallium 201) lors de l'irrigation sanguine du myocarde

Autres références

  • ANTIMATIÈRE

    • Écrit par et
    • 6 931 mots
    • 4 médias
    L'utilisation des positons dans le domaine médical est sans doute l'application la plus spectaculaire de l'antimatière. La tomographie par émission de positons (T.E.P.) permet d'observer in vivo et de façon quantitative des processus biochimiques et physiologiques divers. On peut ainsi étudier le...
  • CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives)

    • Écrit par
    • 1 115 mots
    • 1 média

    Le Commissariat à l'énergie atomique est institué le 18 octobre 1945 par le gouvernement provisoire du général de Gaulle, sur la proposition de Frédéric Joliot et de Raoul Dautry, nommés respectivement haut-commissaire et administrateur général délégué du gouvernement. Autour d'eux, Pierre...

  • IMAGERIE MÉDICALE

    • Écrit par
    • 4 905 mots
    • 29 médias
    Après injection dans l'organisme d'un traceur radioactif émetteur γ ou X, un détecteur (gammacaméra) permet d'obtenir une image de l'organe sur lequel le traceur s'est fixé. L'image scintigraphique a une résolution spatiale médiocre (de 2 à 5 mm), mais apporte de précieux renseignements fonctionnels,...
  • NUCLÉAIRE (notions de base)

    • Écrit par
    • 4 128 mots
    • 18 médias
    L’imagerie nucléaire est une branche de la médecine nucléaire qui repose sur l’utilisation d’éléments radioactifs préalablement administrés au patient et d’une caméra enregistrant le rayonnement émis par les organes internes. On distingue l'imagerie conventionnelle, très répandue dans les hôpitaux,...