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MÈDES

La civilisation des Mèdes

L'onomastique mède du ixe siècle avant J.-C. fait connaître plusieurs noms théophores composés avec mazda (sage) ou chura (seigneur), ce qui indiquerait que les Mèdes pratiquaient la religion « mazdéenne » avec Ahura Mazda comme divinité suprême, dont l'émanation était le feu sacré. Rien dans cette religion ne la met en liaison avec l'Avesta, le livre sacré plus tardif des Perses, ni avec son panthéon. D'après Hérodote, l'une des tribus mèdes, celle des mages, était la seule caste sacerdotale qui servait cette religion naturaliste. Leur enseignement n'était pas celui de la religion zoroastrienne qui ne sera pratiquée, dans toute sa plénitude, que sous les Sassanides en devenant l'Église de l'État.

On sait peu de chose sur la vie sociale des Mèdes dont le fondement était la famille. Ces familles étaient groupées en clans qui formaient des tribus. Le Mède était libre et comme tel il devait se présenter en armes en cas d'hostilités. L'état intellectuel de la société mède nous échappe ; des études récentes semblent établir une influence de la langue mède sur celle, littéraire, des Achéménides. On admet que l'écriture cunéiforme vieux-perse existait déjà chez les Mèdes.

Les Mèdes devaient commercer avec leurs voisins bien avant la constitution de leur État ; le produit de leur élevage, spécialement les chevaux, devait constituer la base des échanges que complétait la fourniture des métaux, du cuivre en particulier, l'une des richesses du Plateau. Le commerce lucratif de transit du lapis-lazuli, pratiqué sur le Plateau depuis des millénaires, était passé entre les mains des Mèdes. Extraite au Badakhshan, en Afghanistan, et cela jusqu'à nos jours, cette pierre semi-précieuse, si recherchée par les artistes orientaux, était amenée par les indigènes jusqu'à la région du Démavend où avaient lieu les tractations avec les commerçants locaux. C'est du fait de ces opérations qui se faisaient au pied de cette montagne que le pic le plus élevé de la chaîne de l'Elbourz prit le nom de Bikni, ou « montagne de lapis-lazuli », que ni sa couleur ni la composition de sa roche ne justifient.

Les sources anciennes évoquent les grandes richesses accumulées par les Mèdes, par leur noblesse en premier lieu, ces larges moyens favorisant l'activité des artistes et des artisans, tant étrangers que locaux. La production des objets en bronze devait être en plein essor dès le ixe siècle avant notre ère, puisque Tiglat-Pilasar ramena de sa campagne quinze tonnes de ces objets, ce qui représente un ensemble impressionnant. Même si ce chiffre est exagéré, il semble confirmer une large production sur laquelle le mobilier funéraire – armes, harnachement et pièces d'usage courant très nombreux dans les tombes de la nécropole de Sialk – apporte un témoignage précieux. Les objets en bronze mis au jour à Hamadan ( Ecbatane), identiques à ceux qui proviennent des tombes du Luristan, invitent à reconnaître dans ceux-ci le produit de la symbiose médo-cimmérienne, les Cimmériens, alliés fidèles des Mèdes, les ayant largement aidés dans la lutte pour leur indépendance. À l'art mède doit être attribuée une partie du trésor de l'Oxus conservé au British Museum, et dont un fourreau en or, arme princière, aurait appartenu au roi Astyage. Les orfèvres mèdes avaient acquis une si grande réputation pour leur travail de l'or qu'ils furent chargés par Darius de décorer son palais à Suse.

Les palais mèdes d'Ecbatane, ensevelis sous la ville moderne d'Hamadan, nous échappent toujours, mais nous connaissons les tombes royales rupestres mèdes, taillées haut dans les rocs et qui peuvent évoquer les demeures des vivants. Nous ignorons encore comment vivait le peuple mède. Mais le mobilier funéraire des tombes du Luristan, riche[...]

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Royaume mède à la première moitié du VI<sup>e</sup> siècle avant J.-C. - crédits : Encyclopædia Universalis France

Royaume mède à la première moitié du VIe siècle avant J.-C.

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