MÉDIAS Sociologie des médias
En première approximation, les médias concernent à la fois un aspect technique (la presse, les ondes hertziennes, etc.) et un aspect institutionnel (T.F. 1, L'Express, Nice-Matin, etc.). Selon le Petit Larousse, ils englobent « tout support de diffusion de l'information (radio, télévision, presse imprimée, livre, ordinateur, vidéogramme, satellite de communication, etc.) constituant à la fois un moyen d'expression et un intermédiaire transmettant un message à l'intention d'un groupe ». Selon Rémy Rieffel, « les médias doivent être conçus dans un premier temps comme un ensemble de techniques de production et de transmission de message à l'aide d'un canal, d'un support (journal papier, ondes hertziennes, câble, etc.) vers un terminal (récepteur, écran) ainsi que comme le produit proprement dit de cette technique (journaux, livres, émissions) ; dans un second temps comme une organisation économique, sociale et symbolique (avec ses modalités de fonctionnement, ses acteurs sociaux multiples) qui traite ces messages et qui donne lieu à des usages variés. Ils présentent, par conséquent une dimension technique (matériels) et une dimension sociale (représentations) qui évolue en fonction du temps, de l'espace et des groupes sociaux qui s'en servent ». Cette dualité rend déjà la notion confuse même si l'on s'en tient aux médias traditionnellement reconnus comme tels dans la société de masse contemporaine avec la presse, la radio et la télévision marqués par une logique de la diffusion beaucoup plus qu'une logique de la connexion (avec Internet). Encore faudrait-il ne pas évacuer les contenus et les publics.
La complexité qui entoure tout essai de définition de la réalité médiatique est un signe de son caractère protéiforme et du doute qui surgit sur l'existence d'une catégorie homogène. Cela conduit logiquement à un examen différencié des médias soucieux des environnements et des usages et qui se conforme aux missions assignées par leurs cahiers des charges aux sociétés publiques de l'audiovisuel créées en France en 1974 : « Informer, cultiver, distraire ». Cet ensemble de considérations nous conduira à nous interroger, tout d'abord sur les conditions d'existence problématiques de cette notion de médias à prétention unificatrice, puis à examiner ses relations avec l'information et la communication politiques, enfin à réfléchir sur les problèmes que posent sa confrontation ou sa contribution au champ culturel.
Une notion unificatrice d'une réalité multiple
Certes, à côté de ces médias traditionnels, il faut aujourd'hui tenir compte de l'explosion de l'équipement audiovisuel des ménages qui caractérise les sociétés postindustrielles : le câble, le satellite, le magnétoscope, le lecteur DVD, le Caméscope, les consoles de jeux, les ordinateurs et leur équipement périphérique sont loin d'être rares. Il faut donc impérativement élargir l'extension de la notion de média et des activités économiques qui l'accompagnent. Selon les économistes, on est aujourd'hui passé de l'économie matérielle à l'économie immatérielle caractérisée par le traitement du signal, son stockage et sa diffusion. Les typologies suivent et se mettent à l'ordre du jour. Ainsi Fabrice D'Almeida et Christian Delporte séparent-ils, dans Histoire des médias en France (2003), « médias imprimés (journaux, affiches), les médias de film (photographie, cinéma), médias électroniques (radio, télévision) ». Francis Balle distingue, pour sa part, les médias autonomes (journal, disque, etc.), les médias de diffusion (radio, télévision) et les médias de communication (téléphone, Minitel, Internet, etc.). Les médias autonomes sont des supports qui ne demandent pas d'être raccordés à un réseau particulier[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jacques GERSTLÉ : professeur à l'université de Paris-I, Centre de recherches politiques de la Sorbonne
Classification
Autres références
-
MÉDIAS (anthropologie)
- Écrit par Julien BONHOMME
- 1 394 mots
Longtemps ignorés par l’anthropologie, les médias se sont imposés comme l’un des nouveaux objets d’étude de la discipline au cours des années 1990. Les anthropologues ont pris la pleine mesure du fait que les terrains les plus isolés étaient désormais marqués par la présence de médias de toutes sortes,...
-
ABSTENTIONNISME
- Écrit par Daniel GAXIE
- 6 313 mots
- 3 médias
Les campagnes électorales sont désormais plus centrées sur les médias que sur les réunions dans les écoles et les contacts en face à face entre des militants et des électeurs. Elles sont du même coup moins mobilisatrices pour diverses fractions du corps électoral. Ces campagnes médiatiques ne sont de... -
AFRIQUE NOIRE (Culture et société) - Littératures
- Écrit par Jean DERIVE , Jean-Louis JOUBERT et Michel LABAN
- 16 566 mots
- 2 médias
– en premier lieu,la médiatisation par la radio, la télévision ou les disques et cassettes de genres oraux traditionnels, parfois quelque peu adaptés aux exigences de ces médias. De nombreux pays réservent des émissions où conteurs et artistes de la parole interprètent dans une des langues nationales... -
NUMÉRIQUE, anthropologie
- Écrit par Julien BONHOMME
- 1 440 mots
Alors que les micro-ordinateurs remontent aux années 1970 et l’essor d’Internet aux années 1990, c’est au cours de la décennie suivante que l’anthropologie du numérique acquiert sa légitimité au sein de la discipline. Contrairement aux essais sur la « révolution numérique » qui spéculent sur la rupture...
-
ANTHROPOLOGIE VISUELLE
- Écrit par Damien MOTTIER
- 4 464 mots
La démocratisation des instruments de réalisation et de production, la libéralisation des moyens de diffusion et la plus grande maniabilité des supports (VHS, DivX, DVD, fichiers numériques) ont donné une ampleur considérable aux usages communautaires des médias depuis les années 1980. Eric Michaels... - Afficher les 80 références