MÉDINET HABOU
Dans le secteur méridional de la Thèbes occidentale, aux limites de la zone des cultures et de la frange de désert, Médinet Habou est avant tout le grand temple de millions d'années de Ramsès III, l'un des plus importants champs de ruines d'Égypte. Il est précédé d'une porte-forteresse qui domine de la hauteur de ses vingt-deux mètres le mur d'enceinte en brique ; des étages percés de petites fenêtres, un couronnement crénelé et une sorte de poterne achèvent de donner à cet édifice un aspect militaire, auquel contribue le décor de reliefs montrant des séries de captifs ou des scènes de batailles, à l'exception d'une salle ornée de scènes de harem.
Le temple lui-même est grandiose ; on pénètre dans la première cour par un pylône massif dont les reliefs commémorent les batailles et les victoires de Ramsès III. Dans la deuxième cour, entourée de portiques, les scènes guerrières alternent avec des représentations religieuses ; puis se suivent les salles hypostyles flanquées de pièces latérales ; le fond du sanctuaire est presque en ruine. Sur le mur extérieur, des reliefs narrent les campagnes du roi ; un combat naval acharné a lieu sur la côte du Delta. Le mur sud de la première cour constitue la façade d'un palais auquel trois portes donnaient accès. Après s'être incarné dans la statue dressée dans la salle du trône, le roi pouvait de là présider aux festivités qui se déroulaient dans le temple. Outre un autre petit temple de la XVIIIe dynastie, remanié à basse époque, l'immense muraille de briques crues de l'enceinte englobait encore le lac sacré, le nilomètre, des habitations pour les prêtres, des bâtiments administratifs, des magasins et des ateliers. À la basse époque, le culte d'Osiris se développa sur ce site, connu comme la butte de Djamé ; sous les XXVe et XXVIe dynasties, les Divines Adoratrices d'Amon y érigèrent des chapelles funéraires.
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Écrit par
- Jean LECLANT : secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
Classification
Média