MÉDUSES
Les Acalèphes ou Scyphoméduses
Les Acalèphes (akalephè en grec signifie ortie), méduses urticantes, sont les méduses les plus évoluées. Elles n'ont pas de velum, les gonades se développent dans quatre poches s'ouvrant à la face inférieure de la sous-ombrelle. Les organes des sens sont des rhopalies comprenant un statorhabde auquel sont annexés une fossette olfactive et des ocelles. L'ombrelle est le plus souvent hémisphérique et sa musculature est bien développée. Le manubrium se termine par une bouche carrée, dont les angles se prolongent par des bras. L'appareil gastrique est complexe, l'estomac montre des bourrelets saillants sur lesquels s'élèvent de petits prolongements filamenteux (digitelles) qui portent des cellules glandulaires digestives et des nématoblastes ayant comme fonction d'achever de tuer les proies avalées. Les Acalèphes, généralement de grande taille, sont pélagiques, appartenant soit au plancton côtier, soit à celui de haute mer. Les méduses du large se rencontrent près des côtes à la fin de l'été et en automne, période de leur maturité sexuelle. Les Acalèphes ont été réparties en cinq ordres :
– Charybdéides : de forme cubique (anciennes Cuboméduses), elles possèdent quatre tentacules creux, avec anneau de nématocystes. Une membrane nommée velarium clôt en partie la cavité sous-ombrellaire. Le type est Charybdea marsupialis.
– Coronates : chez ces méduses, le bord de l'ombrelle est découpé en lobes au fond desquels sont insérés les tentacules. Un sillon circulaire, ou coronal, divise l'exombrelle en deux étages superposés ; elles sont en grande partie abyssales. Le type est Nausithoë punctata, espèce de haute mer des régions tropicales. Sa forme larvaire, ou scyphistome, vit à l'intérieur de diverses Éponges côtières, elle produit des éphyrules (petites méduses sans tentacule) qui sortent par les oscules des Éponges hôtes et qui, devenant pélagiques, se transforment en adultes.
– Séméostomes : le caractère général de ces méduses est l'existence d'une bouche aux angles de laquelle se développent quatre lèvres formant des tentacules labiaux pleins et très urticants. Les tentacules marginaux sont au nombre de huit ou plus nombreux. Les rhopalies sont marginales.
C'est à cet ordre qu'appartient Aurelia aurita, méduse de grande taille dont le développement est bien connu. Son ombrelle hémisphérique a son bord divisé en lobes, au fond desquels s'insèrent les rhopalies. De petits tentacules se détachent du bord ombrellaire. Chez Aurelia aurita, les œufs sont retenus entre les franges des bras buccaux et évoluent dans cette sorte de chambre incubatrice, jusqu'au stade de la planula ciliée qui est planctonique. Cette planula, après un certain temps de vie libre, va tomber sur le fond, se fixer et se transformer en un stade larvaire particulier, le scyphistome ; la partie inférieure donne un pédoncule de fixation et la région distale, renflée, forme un calice portant la bouche. Sur le bord externe du calice, on voit apparaître des tentacules, d'abord deux, puis quatre, puis huit et finalement seize, qui s'allongent. Une segmentation transversale s'ébauche, c'est la strobilation, les tentacules régressent et la larve, devenue strobile, se découpe en segments emboîtés qui donneront chacun une petite méduse à ombrelle découpée, ou éphyrule, qui se transformera en un individu jeune, ayant déjà l'aspect de l'adulte malgré ses dimensions réduites (4 mm).
Une autre espèce, Pelagia noctiluca, de couleur rose chair, phosphorescente, ne montre pas de scyphistome au cours de son développement ; la planula se transforme directement et entièrement en éphyrule.
– Rhizostomes : cet ordre groupe les méduses les plus évoluées ; leur mode de nutrition est particulier car, au lieu de capturer[...]
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Écrit par
- Yves TURQUIER : professeur de biologie marine à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Odette TUZET : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Montpellier
Classification
Médias
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