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MÉGALOPOLIS

Un dynamisme qui favorise la mégalopolisation

L’activité des ports de New York-New Jersey (3e port américain), Baltimore, Philadelphie, Paulsboro (New Jersey) et Boston participent à l’importance stratégique sur le plan commercial de la mégalopolis, qui représente plus de 20 p. 100 du PIB américain.

Les différentes villes qui la composent, malgré une baisse de la main-d’œuvre depuis les années 1970 et la crise des secteurs traditionnels de la Manufacturing Belt (devenue la Rust Belt, ou « ceinture de la rouille »), restent en effet des poids lourds sur le plan industriel : chantiers navals et pétrochimie restent bien représentés dans le sud de la région, dans les baies de la Delaware et du Chesapeake, tandis que les industries agroalimentaires, de la confection et des machines-outils continuent à être des fleurons du Nord, à New York et à Boston notamment.

Mais au-delà de ces secteurs traditionnels, ce sont surtout les industries de pointe qui font la force industrielle de toute la mégalopolis. Il faut dire qu’elle s’appuie sur des universités de renom, dont six des huit universités de la prestigieuse Ivy League (Brown, Columbia, Harvard, université de Pennsylvanie, Princeton, Yale), qui attirent des centres de recherche de premier rang au niveau mondial. La route 128 à Boston, Cornell Tech et la Silicon Alley de New York – installée à l’origine dans le sud de Manhattan et qui s’est ensuite étendue vers le Queens et Brooklyn – comptent parmi les lieux les plus innovants à l’échelle mondiale, notamment dans les domaines de la pharmacie, des biotechnologies, de l’informatique et des médias. Ces secteurs sont présents dans toute la région et s’affirment encore avec l'émergence du pôle technologique de Raleigh-Durham en Caroline du Nord, qui révèle peut-être un étalement de la mégalopolis vers le sud.

Services financiers, assurances, marketing et publicité complètent son pouvoir économique sur le plan national et mondial, particulièrement à New York, Washington et Philadelphie, tandis que la présence des pouvoirs décisionnaires politiques, économiques et financiers, tels la Maison-Blanche, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et Wall Street, entérine sa place de Main Street des États-Unis mais également de centre décisionnel majeur à l’échelle mondiale.

Malgré des taux de croissance tout à fait honorables face aux villes de la Sun Belt, la mégalopolis connaît d’importantes disparités de richesse : les villes-centres des plus grosses agglomérations doivent faire face à une crise fiscale directement liée aux différences de revenus entre des banlieues riches essentiellement blanches et de vastes quartiers au cœur des agglomérations, principalement noirs, qui restent à l’écart du dynamisme régional et se vident ou sont laissés quasiment à l’abandon ; ce phénomène, qui leur vaut l’appellation shrinkingcities (« villes rétrécissantes »), touche particulièrement l’industrieuse Baltimore. Ainsi, Washington, la capitale fédérale, est déclarée insolvable en 1995 et reste, avec Baltimore, parmi les villes les plus dangereuses des États-Unis.

Reliées entre elles par l’historique US route 1, longée par l’autoroute I95 et depuis 2000 par la ligne ferrée Acela, seule ligne à grande vitesse du continent américain, les agglomérations de la mégalopolis tendent à unir leur destinée et à conforter leur place de locomotive nationale et leur fonction de rayonnement des États-Unis à l’échelle mondiale, d’un point de vue tant économique et politique que culturel.

— Laurent VERMEERSCH

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États-Unis : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

États-Unis : carte administrative

Philadelphie, États-Unis - crédits : O. Le Queinec/ Shutterstock

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