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MÉKONG

Le choix d'une approche intégrée des corridors économiques depuis 2002

Depuis 2002, l'accent porte sur le développement intégré des corridors qui bénéficient désormais d'investissements dans les transports mais aussi d'accompagnements sectoriels qui développent ou complètent les six secteurs définis durant la première décennie. Le corridor économique se définit désormais comme une stratégie d'intégration transnationale concentrant les aménagements sur une bande d'une vingtaine de kilomètres de part et d'autre de l'axe principal, où les financements des infrastructures de transport sont étroitement liés aux opportunités de développement des productions, du commerce et d'investissement plurisectoriels. La seconde décennie de la région du Grand Mékong s'organise ainsi autour de onze « projets drapeaux », dont trois, territoriaux, portent sur trois ensembles de corridors (nord-sud, est-ouest et méridionaux) qui complexifient et renforcent le maillage régional, et huit sectoriels, qui leur viennent en appui.

Les investissements dans les transports se diversifient par rapport à la première décennie : aux routes et ponts s'ajoutent les voies de desserte locale jalonnant les grands axes et les ports qui assurent leurs débouchés maritimes. Ils concernent aussi les premières liaisons ferroviaires transpéninsulaires (à commencer par la liaison entre Bangkok et la Chine via le Cambodge et le Vietnam), les aéroports et la navigation fluviale qui permettent le développement industriel et touristique. Ils débordent aussi largement le champ des transports et s'étendent à ce qu'il est convenu aujourd'hui d'appeler la connectivité, avec l'interconnexion des réseaux électriques et de télécommunication, la construction de gazoducs et d'oléoducs, la création de zones franches transfrontalières. Ils visent encore à faciliter le franchissement des frontières, à développer le commerce et les investissements, à encourager le secteur privé.

Dans la seconde décennie du projet, l'approche intégrée par corridor est combinée à une approche intégrée du maillage régional qui change d'échelle. Le nouveau maillage intègre d'abord les couloirs de développement mis en place dans le cadre des programmes nationaux, réalisés avec des coopérations internationales, qui complètent les corridors de la première période. Deux nouveaux axes méridiens apparaissent : en position centrale, le couloir parallèle au Mékong, Kunming-Luang Prabang-Vientiane-Phnom Penh-Sihanoukville et, à l'ouest, le couloir Kunming-Rangoon. Le gouvernement chinois a en effet devancé le programme d'intégration régionale en finançant la modernisation de cet axe, pour ouvrir un accès vers l'océan Indien. Deux autres corridors transversaux sont aussi ajoutés : le nouveau couloir Danang-Nakhon Ratchasima-Bangkok via Paksé, mis en place après la construction en 2000 d'un pont sur le Mékong, et le couloir Bangkok-Trat-Sihanoukville-Kampot-Rach Gia-Ca Mau, longeant le littoral du golfe de Thaïlande, qui double le corridor reliant les capitales méridionales de la péninsule.

Le plus grand changement de la deuxième décennie vient de l'intégration, à la fin de 2004, d'une seconde province chinoise, le Guangxi. Elle s'inscrit dans la stratégie chinoise de faire des deux provinces du sud-ouest de la Chine, Yunnan et Guangxi, frontalière avec la péninsule indochinoise, l'instrument privilégié du développement des relations avec les pays du sud. Dans un premier temps, le gouvernement chinois a misé sur le Yunnan et fait de Kunming un hub régional, routier, ferroviaire et aérien, reliant les trois centres économiques du littoral chinois (Pékin, Shanghai et Canton-Hong Kong) aux pays de la région du Grand Mékong. Dans un second temps, Pékin a demandé, en 2004,[...]

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Delta du Mékong - crédits : M. Gifford - De Wys Inc.

Delta du Mékong

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