- 1. Du « fleuve tumultueux » au « fleuve des neuf dragons »
- 2. Une première tentative d'intégration du bassin : le Comité international du Mékong
- 3. Une seconde tentative d'intégration transnationale : la région du Grand Mékong
- 4. Les composantes sectorielles et territoriales de l'intégration durant la première décennie de la région du Grand Mékong (1992-2002)
- 5. Le choix d'une approche intégrée des corridors économiques depuis 2002
- 6. Un rythme d'investissement soutenu malgré les aléas économiques et politiques
- 7. Une nouvelle intégration régionale en réseau
- 8. Le programme d'intégration transnationale le plus dynamique d'Asie orientale
- 9. Bibliographie
MÉKONG
Une nouvelle intégration régionale en réseau
Depuis la fin de la guerre froide qui a rendu possible l'émergence de la région du Grand Mékong, on assiste à la reconstitution, dans le contexte nouveau d'intégration transnationale au sein de l'Asie orientale, des anciens réseaux caravaniers qui ont structuré, sur la longue durée, la péninsule indochinoise. La première différence entre l'ancien et le nouveau réseau réside aujourd'hui dans le maillage : les corridors et les couloirs ne forment plus des réseaux juxtaposés, mais s'intègrent dans une seule organisation réticulaire. Leurs têtes de commandement demeurent cependant toutes en position périphérique, qu'il s'agisse des métropoles portuaires ou intérieures. La seconde différence vient de la position de ces métropoles qui, autrefois isolées les unes par rapport aux autres, s'inscrivent désormais sur des axes d'intégration : transnationale pour le corridor reliant les capitales méridionales de la péninsule, nationale pour le couloir reliant les capitales provinciales du sud de la Chine. Dans cette nouvelle organisation régionale, le corridor Kunming- Bangkok se détache et constitue l'axe de gravité de l'architecture régionale. Le nouveau couloir Nanning-Hanoï-Bangkok forme un second axe méridien structurant. Ensemble, ces deux axes définissent une zone centrale méridienne organisée donc en deux faisceaux. Ils correspondent chacun à un itinéraire transasiatique reliant Singapour et Bangkok, d'une part à la Chine centrale et du Nord par Kunming et Chongqing, d'autre part à la Chine du Sud-Est par Nanning et Canton. Les métropoles méridionales, occidentale (Rangoon) et orientale (Hô Chi Minh-Ville) apparaissent nettement en retrait de part et d'autre de la zone centrale méridienne.
Le cloisonnement méridien, liés aux bassins hydrographiques et aux façades littorales, combiné à la position d'entre-deux (entre monde chinois, indien et insulindien) à « l'Angle de l'Asie », pour reprendre l'expression d'Élisée Reclus rendue célèbre par Paul Mus, interdit le développement de modèles polarisés organisés à partir d'une ou plusieurs centralités intérieures. La région du Grand Mékong est donc polycentrique et extravertie, organisée à partir des périphéries, littorales ou continentales, où se localisent les centres de commandement. Reliés par le maillage régulier des corridors méridiens et transversaux, ces centres s'inscrivent à nouveau dans une péninsule en réseau.
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Écrit par
- Christian TAILLARD : directeur de recherche au C.N.R.S.
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