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NDADAYE MELCHIOR (1953-1993)

Homme d'État burundais, né le 28 mars 1953 à Nyabihanga, province de Muramvya (Burundi), mort le 21 octobre 1993 près de Bujumbura.

D'origine hutu, Melchior Ndadaye passe de nombreuses années en exil au Rwanda voisin, après le massacre d'environ 200 000 Hutu en 1972. Après avoir fui les violences ethniques, il étudie au centre de formation des enseignants de Butare, non loin de la frontière entre le Rwanda et son pays. Devenu professeur d'école, il est également maître de conférences à temps partiel à l'université. De retour au Burundi, Ndadaye travaille dans un centre neurologique et psychiatrique avant de devenir responsable de formation au sein de la coopérative d'épargne et de crédit. Après avoir passé cinq ans à ce poste, il se lance dans des études bancaires par correspondance. Nommé conseiller auprès du ministère du Développement rural en 1989, il travaille dès lors à la banque Méridien BIAO jusqu'en 1993.

Entré en politique dès les années 1970, Ndadaye est l'un des fondateurs du Frodébu (Front pour la démocratie au Burundi) en 1986, clandestin au départ et dont l'existence ne sera officielle qu'en 1991. Deux ans plus tard, en juin 1993, le parti hutu remporte avec deux autres formations auxquelles il s'est allié les deux tiers des sièges de l'assemblée nationale, Ndadaye devient le premier président du Burundi et le premier Hutu à arriver au pouvoir. Son triomphe lors des premières élections libres organisées dans le pays après 26 ans d'un régime militaire marque la fin de siècles de domination des Hutu par les Tutsi. Ces derniers semblent dans un premier temps accepter leur défaite historique.

Réputé pour son calme et sa direction habile du Frodébu durant la difficile transition démocratique, Ndadaye nomme un gouvernement réunissant des tendances très variées, à la tête duquel il désigne une Premier ministre tutsi, Sylvie Kinigi. Durant sa présidence, il promet d'œuvrer pour la réconciliation nationale et de promouvoir les droits de l'homme dans le pays. Son mandat connaît cependant une fin brutale et prématurée en octobre : il est assassiné à l'occasion d'une tentative de coup d'État fomentée par l'ancien président Jean-Baptiste Bagaza et le colonel Jean Bikomagu, chef de l'état-major. C'est le départ d'une guerre civile qui causera la mort de 50 000 à 100 000 personnes.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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