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MENDE

Occitanie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Occitanie : carte administrative

Mende (12 967 habitants en 2012), chef-lieu du département de la Lozère établi au bord du Lot, à 730 mètres d'altitude, doit son essor au tombeau de saint Privat, martyr chrétien du iiie siècle. Dès le milieu du xe siècle, son évêque y contrôle l'organisation religieuse du pays du Gévaudan, préfigurant le département actuel. Au xiie siècle, il s'émancipe de la tutelle du comte de Barcelone et obtient du roi de France le pouvoir politique sur la ville, qui compte alors au maximum quinze cents habitants. Il l'entoure de remparts dont ne subsiste aujourd'hui qu'une tour, située au bord des boulevards délimitant le centre ancien, valorisé par une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager depuis 2000. Les éléments majeurs de son patrimoine sont la cathédrale, seul édifice pleinement gothique de Lozère, construite grâce à un pape gévaudanais au xive siècle, mais qui a beaucoup souffert des guerres de Religion, et un pont en pierre du xiie siècle qui a échappé à la destruction envisagée lors des premières actions d'urbanisme en 1913.

Préfecture du département le moins peuplé et le moins densément peuplé de France métropolitaine, dont la population a été divisée par deux depuis la fin du xixe siècle, Mende a cependant connu une croissance de sa population depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais ce n'est qu'à partir de 1990 que le solde migratoire y est redevenu positif, cette évolution expliquant d'ailleurs pour une part le redressement démographique inédit de la Lozère depuis lors. Les services publics y emploient plus de la moitié de la population active (administration ; enseignement, dont un institut universitaire professionnalisé créé en 1996 ; seul centre hospitalier du département doté d'un service d'urgences).

L'événement qu'a constitué la tenue symbolique d'un comité interministériel d'aménagement du territoire dans cette ville en 1993 témoigne des handicaps que subit ce type de territoire face aux mécanismes de l'économie moderne. Située au sein d'un vaste espace de moyenne montagne, mal reliée aux axes ferroviaires Béziers-Paris et Nîmes-Paris, encore éloignée de 35 kilomètres de l'autoroute sans péage (A75) traversant depuis peu le Massif central, Mende attend toujours la fin de la réalisation d'un axe est-ouest transformant la nationale 88 reliant Lyon à Toulouse en route express à deux fois deux voies.

Cet axe accueillant également le trafic en provenance d'Alès, la ville souffre de problèmes de circulation, surtout pendant la saison touristique. La rocade visant son contournement permettra de renforcer la mise en valeur de sa place principale. Mais l'urbanisation de l'espace communal est loin d'être terminée : plusieurs zones d'activité commerciale, industrielle et artisanale sont aménagées, dont un Pôle lozérien d'économie numérique.

— Régis KEERLE

— Laurent VIALA

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Écrit par

  • : maître de conférence en géographie, Université de Rennes
  • : docteur de l'université de Montpellier-III, attaché temporaire d'enseignement et de recherche

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Média

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