BALTIQUE MER
Hydrologie et biologie
Le bilan hydrologique de la Baltique est fortement positif. Si, sur ses 400 000 km2 de superficie, elle ne reçoit en moyenne que 475 mm de précipitations par an, à peu près compensé par l'évaporation, les fleuves qui s'y jettent lui apportent chaque année environ 500 km3 d'eau, le quarantième de son volume, et elle doit donc déverser dans la mer du Nord un volume équivalent.
Ces eaux douces et légères restent en surface, et se mêlent peu aux eaux salées qui franchissent les détroits en profondeur. Aussi la salinité de surface est-elle partout inférieure à 10 p. 1 000, tandis qu'en profondeur l'eau est plus salée.
Dans les détroits, cette stratification, peu sensible en hiver quand les fleuves sont gelés, est très nette en été : le courant superficiel de sortie de l'eau peu salée abaisse la salinité de surface à 20 p. 1 000 jusqu'à hauteur du Danemark septentrional, alors que l'eau atlantique, qui entre en profondeur le long de la côte suédoise, garde jusqu'en baie de Kiel des salinités de l'ordre de 25 p. 1 000. En mer Baltique, les courants de surface, assez lents, circulent à l'inverse des aiguilles d'une montre, vers le nord le long de la côte est, vers le sud le long de la côte suédoise.
Mer continentale, la Baltique connaît de fortes variations de température de l'eau : le maximum thermique, atteint en août (moyenne 15 0C) pour les eaux superficielles, est moins marqué et plus tardif en profondeur. C'est en mars que l'englacement atteint son maximum : les côtes au nord de 580 de latitude nord sont englacées à peu près chaque année, mais ce n'est que lors des hivers les plus froids que les trois grands golfes sont complètement bloqués par les glaces.
Les marées atlantiques ne pénètrent pratiquement pas en mer Baltique. Celle-ci a ses marées propres, diurnes, dont l'amplitude ne dépasse pas 15 cm.
Par contre, les variations de niveau d'origine météorologique sont importantes : l'oscillation annuelle, entre le maximum d'août et le minimum de mars, est d'une trentaine de centimètres. Au passage des perturbations, il peut se produire une variation généralisée de 70 cm en plus ou 60 cm en moins par rapport au niveau moyen. Les ondes de tempête peuvent provoquer, dans les golfes, des surélévations locales catastrophiques, telle celle de 3,50 m à Leningrad en 1924. La Baltique est la plus grande étendue d'eau saumâtre du globe. Mais les éléments nutritifs sont surtout abondants dans les eaux de fond, et ne remontent qu'à la faveur des brassages dans les détroits ou sur les seuils. Aussi le plancton, essentiellement fait de Diatomées, est-il inégalement réparti, et très peu abondant dans les golfes les plus reculés.
Les conditions de vie très particulières (faible salinité, forts contrastes de température) réduisent considérablement le nombre des espèces : il n'y a que 84 espèces animales au large de la Scanie, contre 1 500 au débouché du Skagerrak. De plus, ce sont souvent des espèces peu différenciées, et de taille médiocre. Par contre, les individus sont nombreux, surtout en Baltique centrale. Les pêches portent à la fois sur des poissons de mer (hareng, sprat, morue) et sur des poissons d'eau douce (saumon, perche).
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Écrit par
- Jean-Pierre PINOT : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
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