NORD MER DU
Hydrologie
Marées
Les marées de la mer du Nord sont dues, pour l'essentiel, à l'onde lunaire principale semi-diurne, qui pénètre par le nord-ouest et longe les côtes britanniques avant de se scinder en deux branches, dont l'une tourne en baie Flamande autour d'un point amphidromique situé entre Yarmouth et le Helder, alors que l'autre tourne autour d'un point amphidromique situé au large du Jutland. Les marnages sont systématiquement plus forts du côté britannique, mais des deux côtés ils subissent des renforcements locaux dans les estuaires et les baies : ils ne dépassent 6 mètres que dans les baies britanniques, atteignent 4 mètres dans les baies du continent, sont sensiblement plus faibles sur les côtes d'Est-Anglie et de Hollande, et très faibles sur les côtes norvégiennes et dans les détroits danois.
Les courants de marée, faibles au centre et sur les côtes du Nord-Est, sont plus vigoureux le long des côtes britanniques, où leur direction est méridienne, et le long des côtes de Frise, où elle est zonale ; là, ils dépassent un nœud (0,5 m/s) ; dans la baie Flamande, ils atteignent 2 nœuds, et peuvent dépasser 3 nœuds.
De grands cataclysmes résultent en mer du Nord des ondes de tempête engendrées par les vents du nord et de l'ouest dus à des dépressions passant sur le nord de la mer : les eaux repoussées vers le sud, puis vers l'est, par ces vents peuvent provoquer des surélévations de niveau supérieures à 2 mètres, qui sont catastrophiques lorsqu'elles coïncident avec des pleines mers de vive-eau. Les inondations qui ont affecté la Zélande le 1er février 1953 ont été les plus dévastatrices du siècle, et ont incité à prendre des mesures protectrices de très grande ampleur.
Vents et houles
Les perturbations du front polaire règlent la circulation des vents, qui sont surtout de secteur ouest, avec, en outre, des vents du nord au printemps et en été. Les houles qu'ils soulèvent ont une course trop brève pour pouvoir contrebalancer l'action morphologique des houles longues atlantiques, qui, entrées de part et d'autre des Shetland, viennent du nord-ouest ou du nord.
Salinités et températures
Les eaux océaniques pénètrent en mer du Nord, toute l'année, par la région des Shetland ; il en entre aussi, en quantité dix fois moindre, et surtout en hiver, par le pas de Calais. Au printemps et en été, des eaux dessalées parviennent dans le Skagerrak et en baie Allemande. Les eaux océaniques forment deux langues salées dont chacune longe le littoral situé à sa droite, encerclant un tourbillon sénestrogyre complexe centré sur le Dogger Bank, tandis que les baies sont le siège de tourbillons accessoires.
La répartition des salinités est surtout liée au courant venu des Shetland, et les eaux les plus salées (plus de 35 ‰) sont au nord-ouest et au centre, où il n'y a généralement pas de stratification haline à cause de la faible profondeur, qui favorise le brassage. Cette eau se dilue latéralement, et, près des côtes (surtout dans le Skagerrak et en baie Allemande), la salinité peut s'abaisser jusqu'à 31 ‰. Au nord-est, les profondeurs sont plus grandes, et il apparaît une stratification haline : les eaux océaniques profondes, salées, sont surmontées, surtout en été, d'eaux relativement dessalées, en route vers le large.
À leur entrée de part et d'autre des Shetland, les eaux océaniques ont une amplitude annuelle des températures assez modérée : 6 0C environ (7 0C en hiver et 13 0C en été) ; en allant vers le sud-est et vers de plus faibles profondeurs, elles sont de plus en plus assujetties aux températures de l'air, et l'amplitude dépasse 12 0C le long des côtes d'Europe continentale, atteignant même 15 0C dans le fond de la baie Allemande (2 0C en hiver, 17 0C en été). C'est là, et en mer des Wadden,[...]
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Écrit par
- Alain PERRODON : docteur ès sciences, consultant
- Jean-Pierre PINOT : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
Classification
Médias
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