MÉDITERRANÉE MER
Hydrologie
Bilan
Les excédents d'entrée d' eau atlantique par le détroit de Gibraltar, et d'eau de la mer Noire, par la mer de Marmara, permettent de couvrir un déficit annuel d'une tranche d'eau d'environ 1 mètre.
L'arrivée d'eau moins salée et plus froide en surface est supérieure à la sortie d'eau plus salée et plus chaude en profondeur.
À Gibraltar, la valeur moyenne des entrées d'eau est estimée à 1 000 000 m3/s et celle des sorties à 960 000 m3/s, soit un excédent de seulement 40 000 m3/s (1 257 km3). Le rapport des flux entrant et sortant doit rester de 100 à 96. En effet, la Méditerranée étant plus salée de 4 p. 100 que l'océan Atlantique, il faut que la sortie des eaux soit inférieures de 4 p. 100 à l'entrée pour assurer le maintien d'une salinité constante.
Masses d'eau et courants
Les échanges hydrologiques externes et les influences climatiques refroidissant les côtes nord et élevant la température et la salinité dans le bassin oriental différencient les masses d'eau.
En Méditerranée occidentale on distingue :
– l'eau atlantique, légère et mobile, entrant à Gibraltar et se tenant longtemps en surface (salinité 36,25 p. 1 000 ; température 13,5 0C) ;
– l'eau orientale intermédiaire, pénétrant par le détroit de Sicile (salinité 36,95 p. 1 000, température 14,39 0C) ;
– l'eau profonde d'origine septentrionale, formée par « cascading » hivernal, ayant une salinité stable à 38,40 p. 1 000 et une température inférieure à 13 0C.
Des eaux de mélange se constituent au contact de ces masses d'origines différentes, dont les caractères s'altèrent lentement par leur déplacement. Il s'y ajoute parfois des eaux superficielles d'origine continentale.
Le bassin oriental reçoit une grande partie des apports atlantiques, qui font sentir leur influence au sud, tandis qu'au nord ce sont les eaux de l' Adriatique et de la mer Noire qui apportent une modification sensible par suite de leur plus faible salinité.
L'hydrologie de l'Adriatique est bouleversée saisonnièrement par les déversements fluviaux qui peuvent faire tomber la salinité à 18 p. 1 000 au nord, 28 p. 1 000 au centre et 35 p. 1 000 au sud. Les eaux de la mer Noire, franchissant le Bosphore pour se déverser dans la mer Égée, ont une salinité voisine de 18 p. 1 000.
Les courants expriment l'intensité de ces échanges. En surface, ils ont une giration générale dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. À 500 m de profondeur, ils sont souvent inverses et ils soulignent les échanges entre les grandes masses d'eau. À grande profondeur, le cloisonnement des bassins entraîne un confinement qui n'est surmonté que par le « cascading » d'origine superficielle. C'est en Méditerranée occidentale que le système des courants atteint son plus grand développement.
Certains courants de marée peuvent aussi être importants, bien que les marnages soient généralement faibles (moins de 1 m) en Méditerranée. Cela provient essentiellement des différences d'heures de la marée en des points très proches, comme c'est le cas dans le détroit de Messine, entre la mer Tyrrhénienne et la mer Ionienne.
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Écrit par
- Jean AUBOUIN : membre de l'Institut
- François DOUMENGE : professeur de géographie à l'université de Montpellier
- Michel DURAND-DELGA : professeur émérite à l'université Paul-Sabatier, Toulouse, correspondant de l'Académie des sciences
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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