Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MERS EL-KÉBIR (1940)

Aux yeux des Anglais, l'effondrement de la France et les négociations d'armistice rendent nécessaire la concentration de toutes les forces capables encore de se battre pour la défense de leur île. La flotte française devient ainsi un important enjeu. Le gouvernement français pourra-t-il la soustraire longtemps aux convoitises du vainqueur ? Le 1er juillet, le gouvernement anglais prend la décision d'éliminer la menace virtuelle qu'elle représente et, le 3 juillet, débute l'opération « Catapult ». Les navires français ancrés dans les ports britanniques sont pris par surprise, à l'indignation des équipages. À Alexandrie, ils sont neutralisés. Mais, dans le port de Mers el-Kébir, près d'Oran, le gros de la flotte se trouve au mouillage. L'amiral Gensoul, approuvé par son gouvernement, rejette l'ultimatum anglais lui enjoignant soit de se joindre aux forces britanniques, soit de gagner un port britannique, soit de se saborder. Sur ordre et contrairement aux lois de la guerre sur mer, l'amiral anglais Somerville canonne les bâtiments, incapables de riposter. On dénombre mille cinq cents morts. Un seul navire le cuirassé Strasbourg, parvient à regagner Toulon par ses propres moyens. Ce drame eut des répercussions considérables sur l'opinion française : apparaissant, aux yeux de beaucoup, comme une confirmation de l'égoïsme britannique, il justifiait, aux yeux de certains, la collaboration avec l'Allemagne. Le général de Gaulle, dans ses Mémoires de guerre, a rapporté la douloureuse situation qui résulta, pour les Français libres, de la crise tragique de Mers el-Kébir.

— Armel MARIN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : metteur en scène, conseiller en éducation populaire et techniques d'expression

Classification

Autres références

  • GUERRE MONDIALE (SECONDE)

    • Écrit par
    • 19 622 mots
    • 104 médias
    Le gouvernement de Vichy, en revanche, a rompu les relations diplomatiques avec le Royaume-Uni au lendemain de l'agression de Mers el-Kébir (la marine britannique avait essayé de couler la flotte française pour s'assurer qu'elle ne serait pas cédée aux Allemands ou prise par eux, après que l'Amiral...