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ÉPICONTINENTALES MERS

Les mers épicontinentales sont des extensions de l'océan sur les continents, parmi les terres émergées. Au sens géophysique du terme, les continents sont des blocs d'une croûte plus légère que le manteau supérieur sur lequel elle repose, et ces blocs sont séparés les uns des autres par des espaces où n'existe qu'une croûte océanique beaucoup plus mince. Les marges des blocs continentaux sont souvent légèrement déprimées, et il est fréquent que les eaux transgressent la limite géophysique des océans, la marge continentale ainsi recouverte constituant le précontinent. Mais certaines régions du précontinent sont disposées de telle sorte que les communications hydrologiques avec l'océan sont entravées, ce qui entraîne une certaine autonomie des masses d'eau qui les occupent. Ce sont là les mers épicontinentales proprement dites ; mais ce terme est étendu par certains auteurs à l'ensemble des plateaux continentaux, y compris les mers assez largement ouvertes vers l'océan et incomplètement différenciées (« mers bordières »), qu'on négligera ici pour s'attacher spécialement aux mers à la fois épicontinentales et intracontinentales : les caractères épicontinentaux y sont le mieux développés.

Si leur faible profondeur et leurs assèchements répétés au cours du Quaternaire rapprochent les mers épicontinentales des plateaux continentaux largement ouverts sur les océans, leurs médiocres communications hydrologiques avec le large et leur imbrication dans les masses continentales leur confèrent en revanche des caractères physiques particuliers. Elles représentent d'ailleurs de plus en plus, pour l'homme, une annexe des terres émergées, un prolongement naturel des États riverains, et la source de richesses dont l'exploitation s'organise d'une façon de plus en plus rationnelle.

Les traits particuliers des mers épicontinentales tiennent autant à leurs communications médiocres avec l'océan qu'à leur faible profondeur (qui les distingue des méditerranées).

Hydrologie

Les échanges d'eau des mers épicontinentales avec l'océan mondial se font par des ouvertures relativement étroites, soit que la mer forme un cul-de-sac n'ayant qu'une seule communication avec l'océan (mer Baltique), soit qu'elle forme un couloir ouvert aux deux bouts (ensemble Manche-mer du Nord), soit encore qu'elle ait des issues multiples (mer de la Sonde).

Salinités dans le golfe Persique et le détroit d'Ormuz - crédits : Encyclopædia Universalis France

Salinités dans le golfe Persique et le détroit d'Ormuz

Les eaux océanographiques qui pénètrent dans les mers épicontinentales ne sont donc renouvelées qu'assez lentement pour se différencier sous l'influence du climat local et des apports fluviatiles. Tantôt l'évaporation est intense et la pluviosité faible ; la salinité s'accroît, les entrées d'eau (supérieures aux sorties) s'opèrent en surface tandis que l'eau sursalée sort en profondeur : ce sont les mers « à bilan négatif », tel le golfe Arabo-Persique. Tantôt, au contraire, les apports fluviatiles font plus que compenser l'évaporation ; la salinité s'abaisse, parfois dans de très fortes proportions, et les sorties d'eau, qui l'emportent largement, s'opèrent en surface : ce sont les mers « à bilan positif », telle la mer Baltique. Dans les mers plus ouvertes, et surtout dans celles qui forment couloir, la différenciation est moins poussée, et l'on n'observe pas la même stratification des masses d'eau. Dans toutes ces mers, la faible épaisseur d'eau permet de fortes variations de température, allant parfois jusqu'à permettre le gel de l'eau de surface. Ces variations ont d'importants effets sur la vie animale, puisque seules les espèces aptes à les supporter peuvent vivre dans ces mers.

Souvent réduites dans les mers à issue unique, comme la Baltique, les marées jouent au contraire un rôle important[...]

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Salinités dans le golfe Persique et le détroit d'Ormuz - crédits : Encyclopædia Universalis France

Salinités dans le golfe Persique et le détroit d'Ormuz

Drainage quaternaire de la mer de la Sonde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Drainage quaternaire de la mer de la Sonde

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