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MERVEILLEUSE

La Révolution française avait suscité un vif engouement pour tout ce qui rappelait les républiques d'Athènes ou de Rome. Mais c'est après la Terreur, sous le Directoire, que le type d'élégante dite merveilleuse fait fureur. Les costumes à la romaine sont adoptés par les femmes aux formes amples, tandis que les plus jeunes et les plus sveltes font copier les modèles offerts par la statuaire grecque. On s'habille à la Flore ou à la Diane, à la Minerve ou à la Vestale.

<it>L'impératrice Joséphine</it>, F. P. S. Gérard - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

L'impératrice Joséphine, F. P. S. Gérard

Soieries et velours ne trouvent plus acquéreurs. Les tuniques sont taillées dans des mousselines, des linons, des batistes de fabrication anglaise. Ces étoffes, libres de tout apprêt, sont parfois portées humides pour mieux dessiner les formes. La merveilleuse doit montrer sa peau autant que la bienséance le permet et même, surtout, au-delà : la belle Mme Tallien proscrit la chemise, ce « vêtement antique [qui] dépare la taille et s'arrange gauchement » ; les bras, les jambes, la poitrine se dénudent et le reste du corps n'est couvert que de voiles translucides. Cette mode, qui n'autorisait au creux de l'hiver qu'un léger vêtement de dessus sans manches, entraîna de nombreux refroidissements dont certains furent fatals. Mais les merveilleuses témoignent surtout de la « fureur de vivre » qui s'était emparée de la société française après que le spectre de la guillotine se fut éloigné. Des deux prêtresses de cette mode, l'une, Joséphine de Beauharnais, lui avait laissé la tête de son mari, et l'autre, Thérésa Cabarrus, épouse de Tallien, avait manqué de peu lui offrir la sienne.

— Solange MARIN

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<it>L'impératrice Joséphine</it>, F. P. S. Gérard - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

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