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STREEP MERYL (1949- )

Meryl Streep, c'est d'abord, à ses débuts du moins, une chevelure d'une blondeur diaphane sur un front bombé qui laisse supposer l'intelligence d'une « forte en thème » et la volonté d'une Américaine moderne, marquée par les revendications féministes des années 1960-1970. Son image de star est liée à de nombreux films romantiques que l'on aurait autrefois qualifiés de women's films : films destinés à un public féminin et ayant pour héroïne une femme, de préférence malheureuse. La carrière de l'actrice dépasse largement ce cadre pour le moins limitatif.

Une femme moderne

Meryl Streep, de son vrai nom Mary Louise Streep, est née le 22 juin 1949 à Summit (New Jersey). Elle apprend le chant dès l'âge de douze ans et le théâtre dès le lycée. En 1971, elle obtient son diplôme au Vassar College à Ploughkeepsie, dans l'État de New York (option art dramatique et création de costumes), puis une maîtrise d'arts appliqués à l'université Yale en 1975. Elle se lance ensuite dans une carrière d'actrice à New York.

Meryl Streep fait ses débuts sur scène en 1975, dans la pièce Trelawny of the « Wells », à Broadway. En 1977, ni ses premières apparitions à la télévision ni Julia (Fred Zinnemann, 1977) ne la font vraiment connaître. Par contre, sa prestation dans le premier feuilleton à aborder les camps de la mort, Holocaust, de Marvim Chomsky (1978), qui choque et passionne le monde entier, lui vaut un Emmy Award. Un court rôle dans The Deer Hunter (Voyage au bout de l'enfer, 1978), de Michael Cimino, au côté de son mari John Cazale, malade d'un cancer des os, lui vaut une nomination pour l'oscar du meilleur second rôle féminin. C'est en 1979 avec Kramer contre Kramer, de Robert Benton, que sa carrière explose. Meryl Streep est l'actrice idéale au bon moment pour incarner le personnage de la femme moderne, donc libre, qui quitte mari (Dustin Hoffman) et enfant avant de réclamer la garde de ce dernier devant la justice. Ce rôle, nécessairement émouvant dans ses contradictions, lui vaut l'oscar de la meilleure actrice.

<it>La Maîtresse du lieutenant français</it>, de K. Reisz, 1981 - crédits : 1981 Juniper Films/ Collection privée

La Maîtresse du lieutenant français, de K. Reisz, 1981

Mais c'est plus encore La Maîtresse du lieutenant français (The French Lieutenant'sWoman, Karel Reisz, 1981) qui va installer Meryl Streep dans son mythe, celui de la meilleure actrice capable de tout jouer mieux que quiconque. Dans ce film, en effet, elle incarne au présent, au côté de Jeremy Irons, une actrice qui joue au théâtre le personnage d'une femme pleine de mystères pendant l'époque victorienne, dans une intrigue, une atmosphère et des décors romanesques à souhait. Désormais, Meryl Streep se doit d'être au sommet la gloire et de la réussite. Aux films « risqués », elle préférera des œuvres dont la qualité est quasi garantie par la production, le professionnalisme des réalisateurs, la réputation de ses partenaires, et évidemment l'efficacité du scénario.

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux Cahiers du cinéma

Classification

Média

<it>La Maîtresse du lieutenant français</it>, de K. Reisz, 1981 - crédits : 1981 Juniper Films/ Collection privée

La Maîtresse du lieutenant français, de K. Reisz, 1981

Autres références

  • LA GRANDE TRAVERSÉE (S. Soderbergh)

    • Écrit par
    • 1 092 mots
    • 1 média
    Le scénario met en scène une romancière new-yorkaise à succès, Alice Hughes(Meryl Streep) titulaire du prix Pulitzer pour son premier roman autobiographique, et qui est maintenant honorée d'un prix anglais encore plus prestigieux. Elle accepte de se rendre en Grande-Bretagne, à la double condition...