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MÉSOTHÉRAPIE

Dès 1952, le docteur Michel Pistor, généraliste exerçant dans un petit village du Vexin, avait obtenu, en traitant des malades par injections intradermiques localisées de procaïne iodée et soufrée, des résultats insolites et inespérés. Ces malades étaient atteints de migraines, de bourdonnements d'oreille, de douleurs arthrosiques et d'allergies diverses. En 1958, il propose dans une première publication, le nom de mésothérapie pour ces traitements d'une pathologie qui lui semblait à prédominance mésodermique (articulations, muscles, tendons, vaisseaux sanguins).

En 1964, il fonde la Société française de mésothérapie, puis il crée en 1983, la Société internationale de mésothérapie. Pendant de longues années, seuls les généralistes médecins et vétérinaires semblaient intéressés par cette thérapeutique simple et efficace, mais, à partir du début des années 1980, les spécialistes, chaque année plus nombreux, ont constaté qu'il existait des indications intéressantes dans leur domaine. En France, le Conseil national de l'ordre des médecins a validé en 2003 le diplôme interuniversitaire de mésothérapie.

Contrairement à ce que beaucoup ont pu croire, la mésothérapie est bien une allopathie, car les médicaments utilisés sont ceux du Codex. Cette allopathie est légère, d'une part pour le patient qui ne reçoit que des doses médicamenteuses faibles, d'autre part sur le plan économique, à la fois pour le malade et pour la Sécurité sociale. De plus, cette allopathie légère est polyvalente. Dans le domaine de la douleur, elle permet d'obtenir des résultats dans le traitement des migraines, arthroses, arthrites, névralgies, névrites, tendinites, entorses, lombalgies, sciatiques, etc. Dans le domaine des allergies, il en est de même pour les eczémas, les prurits, certains asthmes, les rhinopharyngites chroniques, les rhumes des foins, etc.

Pour que la définition soit complète, il ne faut pas oublier l'essentiel : cette allopathie légère et polyvalente doit être régionalisée. À une manifestation locale de la maladie répondra par conséquent un traitement loco-régional.

Pour beaucoup de médecins, il s'agit en somme d'un traitement qui tient de l'acupuncture et de l'homéopathie, alliance de piqûres nombreuses et de doses très faibles de produits actifs, mais cette opinion n'est pas fondée. En réalité, les doses homéopathiques sont infiniment plus faibles que celles qu'on utilise en mésothérapie ; en outre, les médicaments sont administrés à leur concentration habituelle, ou faiblement dilués dans la procaïne, qui servira donc de véhicule aux autres produits actifs. Contrairement à l'acupuncture, la mésothérapie ne tient pas compte des « méridiens ».

Beaucoup de médecins débutants et de malades se demandent si la mésothérapie agit sur le terrain et si elle est en mesure de soigner les causes de la maladie. À cette question, il est possible de répondre qu'une allopathie utilisant des médicaments injectables dispose ainsi d'une gamme de produits pharmaceutiques suffisamment grande pour soigner pratiquement toutes les maladies. Utilisant les mêmes produits médicamenteux que la médecine classique, les mésothérapeutes combattent donc les causes des maladies exactement comme la médecine classique, mais, de surcroît, ils combattent la douleur grâce à l'action antispasmodique des multi-injections à base de procaïne (effet amplifié par les nouveaux moyens électroniques d'injections) et par les mésoperfusions lentes, toutes deux presque indolores. L'action sur la micro-circulation est maintenant prouvée (thermographies, capillaroscopies).

L'aspect économique de la mésothérapie est d'actualité parce que ces traitements permettent de réaliser une médecine de tous les jours peu onéreuse, mais aussi de diminuer la durée de l'incapacité[...]

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Écrit par

  • : médecin, président de la Société française de mésothérapie

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