Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MÉTAUX Métallogénie

Provinces métallogéniques

Le terme de province métallogénique a été introduit en 1913 par le métallogéniste français Louis de Launay, et, dans son sens originel, il fait simultanément appel à la notion d'espace et à celle de temps.

L' emploi de ce concept spatio-temporel s'est avéré extrêmement utile lorsque l'on considère des ensembles clairement définis, comme les minéralisations stannifères liées aux granites varisques de l'Europe occidentale. En revanche, quand les phénomènes envisagés pour expliquer la genèse de certains gîtes sont complexes, on se heurte à des difficultés.

Le métallogéniste autrichien Walter Emil Petrascheck (1906-1991) a défini la province métallogénique comme un ensemble de gîtes minéraux formés au cours d'une époque tectonico-métallogénique dans une unité tectonique importante et caractérisée par une certaine parenté minéralogique, par la forme des gisements et par l'intensité de la minéralisation.

Si l'on considère la notion de province métallogénique du point de vue génétique, intervient fréquemment le dilemme des parts respectives à faire aux processus de différenciation magmatique et aux processus sédimentaires.

Au contraire, si l'on distingue les provinces en fonction du milieu géotectonique, on peut en définir trois types fondamentaux : provinces des boucliers métamorphiques ; provinces des plates-formes stables ; provinces des zones orogéniques.

En ce sens, une province évolue dans le temps : ainsi, une époque métallogénique commence lors d'une phase d'extension tectonique, à laquelle peuvent être associés non seulement les gîtes de type volcano-sédimentaire, mais encore les gisements d'origine épigénique. La période de « superintensité métallogénique » est en relation avec les phases orogéniques (granitoïdes synorogéniques et volcanisme tardi-orogénique). Ensuite, les phénomènes de glyptogenèse et de sédimentation conduisent à la formation des derniers gisements de l'époque métallogénique considérée.

Si l'on prend l'exemple de l'Europe, les provinces apparaissent assez mal définies, et de faibles dimensions.

Ainsi, la Scandinavie possède une petite province à nickel, et une autre à magnétite-hématite, centrée sur Kiruna-Vaara, et dont les gisements sont parmi les plus importants du monde.

La Grande-Bretagne a, en Cornouailles, une province stannifère, avec de très beaux exemples de zonalité, cuivre-plomb-zinc, et qui, à plus grande échelle, n'est qu'une partie, aujourd'hui isolée, de la grande ceinture varisque qui, par l'Ouest armoricain et l'Ouest ibérique, s'étend jusqu'au Maroc, et jusqu'en Europe centrale.

L'Allemagne a une petite province à argent-cobalt, dans l'Erzgebirge (Annaberg, Schneeberg), s'étendant jusqu'en Bohême (Joachimsthal, ancien nom de Jáchymov), ainsi qu'une province à plomb-zinc dans le Harz.

En Espagne, on connaît la célèbre ceinture à plomb-argent qui regroupe les districts de Linares-La Carolina, El Horcajo, la vallée de l'Alcudia et San Quintín et qui s'allonge sur 200 kilomètres au nord du batholite granitique de Los Pedroches, d'âge varisque. S'y intègre, de façon au moins géométrique, le district mercurifère d'Almadén.

Les intrusions d'origine alpine ont été accompagnées de dépôts de plomb-zinc en Europe méridionale, donnant une province distincte. De même, en Europe orientale, des minéralisations cuprifères économiquement intéressantes sont liées aux intrusions ophiolitiques.

Enfin, d'autres provinces ont été définies : dans les Carpates et la Transylvanie (or-tellure), etc. Des provinces ferrifères, d'autres part, sont connues : paléozoïques (Normandie), secondaires (Lorraine-Luxembourg).

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur ès sciences, chargé de recherche au C.N.R.S.

Classification

Autres références

  • ACIDES & BASES

    • Écrit par et
    • 12 364 mots
    • 7 médias
    Les métaux sont de même attaqués par les sels d'ammonium avec dégagement d'hydrogène :
  • AGRÉGATS, physico-chimie

    • Écrit par et
    • 1 616 mots
    • 7 médias
    Dans un agrégat métallique suffisamment petit, les électrons de conduction ne peuvent plus sauter d'un état quantique à l'autre car la différence d'énergie entre deux états successifs (qui varie comme 1/N) devient plus grande que l'énergie thermique. Par conséquent, lorsque la valence du métal considéré...
  • ALLIAGES

    • Écrit par
    • 7 362 mots
    • 5 médias

    Les alliages représentent une illustration matérielle du vieux dicton « l'union fait la force ». L'homme a toujours cherché des matériaux plus performants à l'utilisation, plus faciles à fabriquer ou à mettre en œuvre et plus économiques. Les alliages métalliques sont particulièrement...

  • ALUMINIUM

    • Écrit par et
    • 9 636 mots
    • 19 médias

    Bien qu'il ne soit passé dans le domaine industriel qu'à la fin du xixe siècle, après la découverte par Paul Louis Toussaint Héroult et Charles Martin Hall du procédé de fabrication par électrolyse, l'aluminium est devenu le premier des métaux non ferreux. Sa légèreté, son inaltérabilité...

  • Afficher les 94 références