MÉTAUX Superplasticité des métaux
Analyse du phénomène de plasticité
Jusqu'à présent, seuls ont été mentionnés les paramètres apparents σa (lié à S0) et εa (lié à L0). En réalité, en un point donné du domaine plastique (zone II, fig. 1), la section réelle est S et la longueur utile de l'éprouvette est devenue égale à L. Il paraît donc plus correct de définir de nouveaux paramètres, qui sont la contrainte vraie instantanée et la déformation relative vraie instantanée, respectivement :
dont les valeurs σv et εv sont dites rationnelles ; on montre facilement que :Ces formules ne sont valables que pour la suite de la courbe de traction située dans la zone II.
L'analyse mathématique de la courbe de consolidation (segment AM, fig. 1) montre que l'équation proposée par Ludwick dès 1909 est souvent vérifiée, soit :
dans laquelle K est une constante et n le coefficient de consolidation. Il y a lieu de ne pas confondre n avec ce que l'on appelle le taux de consolidation :qui n'est autre que la pente en un point donné de la courbe de consolidation en coordonnées rationnelles.Le coefficient de consolidation peut être déterminé de diverses façons ; l'une d'elles dérive directement de la relation (8) ; il suffit en effet de mesurer la pente de la droite obtenue en portant ln σv en fonction de ln εv, soit encore :
où ε est défini dans la relation (12).La seconde méthode est fondée sur une relation simple que l'on peut déduire du critère d'instabilité géométrique. En effet, appelons σs et εs la contrainte et l'allongement rationnels correspondant au début de striction. On doit avoir dF = 0, soit :
ou encore, en tenant compte de la relation (8) :Finalement :
Les considérations précédentes ne font intervenir que les paramètres mesurés expérimentalement dans des conditions d'essais données, en particulier pour une température et une vitesse de traction fixées à l'avance. En fait, ces deux variables exercent une influence marquée sur l'allure de la courbe de traction. Par définition, la vitesse de traction (qu'il est relativement aisé de maintenir constante durant l'essai) s'exprime conventionnellement par :
On peut définir de façon similaire une vitesse de déformation :
mais on se rend facilement compte qu'il ne suffit pas de maintenir constante la vitesse de traction pour avoir εd invariante.Une relation traduisant l'influence de la vitesse de traction a été proposée par Carreker et Hibbard :
à température donnée, dans laquelle A est une constante caractéristique du matériau et m le coefficient de sensibilité à la vitesse. On peut donc évaluer ce coefficient à partir de la relation :plus la valeur de m est grande (m > 0,3), plus la déformation s'opère dans des conditions proches de celles de l'écoulement visqueux de type newtonien, pour lequel m = 1.Aucune loi simple n'a été trouvée à ce jour pour traduire l'influence de la température ; on peut cependant schématiser, dans le cas général, le rôle de ce paramètre par deux caractéristiques essentielles : en fonction de la température croissante, on observe une chute de plus en plus notable de la limite d'élasticité ainsi que de la charge à la rupture, tandis que la ductilité augmente. Toutefois, certaines exceptions sont constatées dans le cas d'alliages au sein desquels, dans des intervalles donnés de températures, il peut se produire à chaud des interactions entre les atomes de soluté et les défauts linéaires (dislocations) distribués au sein du matériau (par exemple phénomène Portevin-Le Chatelier).
En dernier lieu, il convient de signaler que l'analyse approfondie des phénomènes dans le cas plus simple des monocristaux a permis d'établir qu'en réalité la consolidation s'opérait en plusieurs stades (en général trois), comme le montrent les courbes de la figure 1.[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Georges CIZERON : professeur à l'université Paris-Sud, Orsay, directeur du laboratoire de structure des matériaux métalliques, Orsay
Classification
Médias
Autres références
-
ACIDES & BASES
- Écrit par Yves GAUTIER et Pierre SOUCHAY
- 12 364 mots
- 7 médias
Les métaux sont de même attaqués par les sels d'ammonium avec dégagement d'hydrogène : -
AGRÉGATS, physico-chimie
- Écrit par Jean FARGES et Rémi JULLIEN
- 1 616 mots
- 7 médias
Dans un agrégat métallique suffisamment petit, les électrons de conduction ne peuvent plus sauter d'un état quantique à l'autre car la différence d'énergie entre deux états successifs (qui varie comme 1/N) devient plus grande que l'énergie thermique. Par conséquent, lorsque la valence du métal considéré... -
ALLIAGES
- Écrit par Jean-Claude GACHON
- 7 362 mots
- 5 médias
Les alliages représentent une illustration matérielle du vieux dicton « l'union fait la force ». L'homme a toujours cherché des matériaux plus performants à l'utilisation, plus faciles à fabriquer ou à mettre en œuvre et plus économiques. Les alliages métalliques sont particulièrement...
-
ALUMINIUM
- Écrit par Robert GADEAU et Robert GUILLOT
- 9 636 mots
- 19 médias
Bien qu'il ne soit passé dans le domaine industriel qu'à la fin du xixe siècle, après la découverte par Paul Louis Toussaint Héroult et Charles Martin Hall du procédé de fabrication par électrolyse, l'aluminium est devenu le premier des métaux non ferreux. Sa légèreté, son inaltérabilité...
- Afficher les 94 références