MÉTHANE ET CLIMAT
Devenir du méthane
En 2020, les émissions de CO2 ont diminué de plus de 5 %, à la suite du ralentissement de l’économie mondiale et des périodes de confinement en lien avec la pandémie de Covid-19. Pour autant, cette même année, les émissions de CH4 ont augmenté de 15 ppbv, soit 50 % de plus qu’une année moyenne. Ce phénomène est en grande partie lié à une baisse des émissions de gaz oxydants issus de la production industrielle et du trafic routier. Ces derniers, comme les NOx, sont essentiels dans la chaîne de production de radicaux hydroxyles. La diminution de la pollution urbaine et industrielle a donc conduit à une augmentation de la concentration de méthane dans l’atmosphère. Cependant, il ne faut pas opposer la lutte contre le réchauffement climatique et l’amélioration de la qualité de l’air, car le méthane qui n’est pas produit n’a pas besoin d’être détruit, or 60 % du méthane atmosphérique est désormais lié aux activités humaines.
Ainsi, le protocole de Kyōto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005, a initié l’engagement des Nations unies à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le méthane fait partie des espèces couvertes par ce protocole. Les totaux d’émissions et les objectifs de réduction y sont fixés par pays en termes de « tonnes équivalent CO2 », libre ensuite aux pays signataires de répartir leurs efforts sur les différents gaz à effet de serre comme ils l’entendent. C’est le pouvoir de réchauffement global à cent ans qui est utilisé pour fixer les équivalences. Le méthane étant un gaz à effet de serre plus actif que le CO2, une réduction d’émission d’une tonne de CH4 équivaut à une réduction d’émission de 28 tonnes de CO2. De plus, compte tenu de sa relative courte durée de persistance dans l’atmosphère (une douzaine d’années), la réduction des émissions de méthane aura un impact bénéfique mesurable à court terme.
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Écrit par
- Hervé HERBIN : professeur des Universités, université de Lille
Classification
Médias