METZ
Préfecture de la Moselle et, jusqu’en 2015, de la région administrative Lorraine, Metz est une ancienne cité épiscopale. Son agglomération a connu une forte expansion depuis sa création en 2002 puisque, en 2012, elle comprend quarante communes pour une population de 389 700 habitants. Bien que proche des grands foyers industriels de la Lorraine du Nord, Metz est demeurée une ville essentiellement tertiaire, comme elle a été une cité marchande au cours d'une grande partie de son histoire.
C'est dans la vallée élargie de la Moselle, libérée du corset que lui impose la traversée du plateau depuis Nancy, que Metz s'est installée, sur la rive droite de la rivière, à la confluence de la Seille. À cet endroit, la Moselle se subdivise en plusieurs bras, ce qui procure à une partie de la ville une grande intimité avec l'eau, avec ses avantages et ses inconvénients. Mais ces divagations hydrographiques ont longtemps rendu difficile l'extension urbaine vers la côte de Moselle, qui domine la vallée à l'ouest. Le site primitif de la ville était déjà occupé par un oppidum celtique de la tribu gauloise des Médiomatriques quand les Romains ont fait de Metz une de leurs places les plus importantes en avant du limes. Appartenant théoriquement au Saint Empire romain germanique, Metz a joui, en réalité, d'une véritable indépendance tout au long du Moyen Âge et a connu, aux xiiie et xive siècles, une grande prospérité économique assurée par les activités de tannerie et de draperie et par le commerce du vin et du sel, stimulé par la présence de la cour épiscopale.
Metz devient française de fait dès 1552, même si son rattachement officiel n'a eu lieu qu'en 1648 avec celui des deux autres évêchés, Toul et Verdun. Son rôle militaire s'est affirmé alors comme « sentinelle avancée » des terres françaises face au domaine germanique et au duché de Lorraine qui a intégré le royaume de France seulement un siècle plus tard. Jusqu'au milieu du xixe siècle, la morphologie urbaine a gardé les caractères acquis au Moyen Âge, à l'intérieur de nouvelles fortifications édifiées au xviiie siècle sur des plans de Vauban. Les mutations urbanistiques les plus spectaculaires se sont produites après l'annexion à l'Allemagne, en 1871. Une véritable ville neuve germanique, aux larges avenues et aux édifices publics colossaux (gare, poste), est édifiée au début du xxe siècle sur l'emplacement des remparts de Vauban arasés. Son rôle militaire est marqué aussi par la construction d'imposantes casernes qui abritent, avant la Première Guerre mondiale, une garnison de 20 000 à 25 000 hommes, soit le double de celle de Nancy. Les effets de l'annexion s'expriment aussi dans les graves perturbations qu'a connues la démographie de la ville : au lendemain de la défaite de 1870, Metz a perdu presque 20 000 personnes, émigrées vers la France ; néanmoins, en 1911, la ville comptait environ 80 000 habitants, soit 30 000 de plus qu'en 1875. Le retour à la France a provoqué un nouveau traumatisme démographique après le départ des populations allemandes. La seconde annexion de Metz, en 1940, a constitué une épreuve supplémentaire, même si ses effets ont été moins durables.
C'est après la Seconde Guerre mondiale que Metz a connu un développement très vigoureux vers le sud et vers l'est, aux dépens des espaces ruraux de la plaine vallonnée, en enjambant la couronne des fortifications allemandes qui avaient jusque-là stérilisé l'expansion urbaine. Un exemple caractéristique de cette urbanisation périphérique est la construction de grands ensembles dans la ZUP de Borny, commencée au début des années 1960 et qui accueillait 15 000 habitants en 1975. Sur l'autre rive de la Moselle, le développement des communes suburbaines est gêné par la présence du vigoureux talus du front de[...]
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Écrit par
- André HUMBERT : docteur ès lettres, professeur de géographie à l'université de Nancy-II
- Colette RENARD-GRANDMONTAGNE : agrégée de géographie, professeur à l'I.U.F.M. de Lorraine
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