MEXICO (JEUX OLYMPIQUES DE) [1968] Contexte, organisation, bilan
Pour la première fois, l'Amérique latine accueille les Jeux : le 18 octobre 1963, lors de sa soixantième session de Baden-Baden, le C.I.O. désigne Mexico pour organiser les XVIes jeux Olympiques d'été, au premier tour de scrutin, par trente voix, contre quatorze pour Detroit, douze pour Lyon et deux pour Buenos Aires. Néanmoins, ce choix provoque diverses inquiétudes. D'abord, Mexico connaît une importante expansion démographique : cette gigantesque métropole de six millions d'habitants, qui s'est étendue sans plan d'urbanisme, se trouve en proie à une pollution atmosphérique chronique. Ensuite, Mexico se situe à 2 240 mètres d'altitude : les médecins s'inquiètent des conséquences des efforts violents effectués dans ces conditions et les entraîneurs pensent que certains résultats seront faussés – ce sera le cas dans les épreuves athlétiques de longues distances. Enfin, le Mexique est alors un pays en développement : pourra-t-il faire face à ses engagements ?
Le Mexique est certes un pays en développement, mais il se trouve en pleine évolution économique et se met vite au travail. En juin 1965, Gustavo Díaz Ordaz, président de la République mexicaine, adresse un symbolique message d'unité nationale autour du projet olympique : il nomme son prédécesseur, Adolfo López Mateos, président du comité d'organisation. Néanmoins, malade, Adolfo López Mateos ne peut plus accomplir sa tâche et, en octobre 1966, le célèbre architecte Pedro Ramírez Vázquez le remplace. Le rapport officiel du comité d'organisation indique que 175 millions de dollars sont consacrés aux Jeux, dont 98,9 millions de dollars pour les installations sportives, la rénovation urbaine et l'édification du village olympique Libertador Miguel Hidalgo.
Le village olympique est construit à l'extrémité sud de la ville, près du stade olympique, selon les plans de l'architecte Héctor Velázquez Moreno. Les travaux sont financés par la Banco Nacional de Obras Públicas. Ce village est constitué de vingt-neuf bâtiments (dont vingt-quatre réservés aux hommes) ; il comporte neuf cent quatre appartements (cinq mille chambres) ; pour la première fois, il est ouvert aux visiteurs.
Le stade olympique de la Cité universitaire (Estadio Olimpico Universitario), inauguré en 1953, est entièrement rénové, doté d'une piste en Tartan propice aux grandes performances et voit sa capacité portée à quatre-vingt-trois mille places ; il accueille les cérémonies d'ouverture et de clôture, et est le théâtre des compétitions d'athlétisme. À 10 kilomètres du village olympique est construit un complexe architectural au toit suspendu qui réunit la piscine olympique Francisco-Márquez et le gymnase olympique Juan-de-la-Barrera. La piscine est dotée de tous les équipements ultramodernes de l'époque (plaques de touche insensibles aux vagues, plots de départ à contact électronique) ; en outre, des hublots permettent des prises de vues sous-marines qui font le bonheur des télévisions. Le gymnase sert aux matchs de volley-ball. Les compétitions de gymnastique se déroulent à l'Auditorium national : celui-ci, construit en 1956 et situé à 16 kilomètres du village olympique, est rénové et peut recevoir douze mille spectateurs. Les combats de boxe ont lieu à l'Aréna Mexico (seize mille places). Les haltérophiles se produisent dans le Teatro de los Insurgentes (mille places), construit en 1953 et célèbre pour l'immense composition murale peinte par Diego Rivera. Les lutteurs s'affrontent dans la patinoire Insurgentes (trois mille quatre cents places). La Cité sportive de la Magdalena-Mixhuca regroupe plusieurs enceintes sportives : le palais des sports Juan-Escutia, magnifique édifice de vingt-deux mille places en forme de dôme, est le cadre du tournoi de basket-ball ; la salle d'armes Fernando-Montes-de-Oca (trois mille[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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