MEXIQUE
Nom officiel | États-Unis du Mexique (MX) |
Chef de l'État et du gouvernement | Claudia Sheinbaum (depuis le 1er octobre 2024) |
Capitale | Mexico |
Langue officielle | Espagnol |
Unité monétaire | Peso mexicain (MXN) |
Population (estim.) |
132 529 000 (2024) |
Superficie |
1 964 375 km²
|
L'économie du Mexique
L'histoire du Mexique est marquée par quelques dates clés. La conquête tout d'abord, lorsque Cortés en 1521 détruit l'empire aztèque ; puis les guerres d'indépendance, déclenchées en 1810, marquant le terme de la longue période coloniale et mercantiliste ; la révolution de 1910 qui lance le pays dans une nouvelle période de guerres civiles et de transformations sociales ; le retour à la stabilité politique dans les années 1930, à l'origine de la grande croissance de l'après-guerre, et enfin l'alternance en 2000 qui met fin à des décennies de pouvoir d'un seul parti. Cinq grandes périodes peuvent ainsi être étudiées sous l'angle du développement économique : le Mexique précolombien, le Mexique colonial, le Mexique indépendant du xixe siècle, la révolution (1910-1940), la modernisation sous le PRI (1940-2000). La dernière période est celle de la démocratie, établie au début du xxie siècle.
L'économie précolombienne
L'Amérique s'étend sur un axe nord-sud, à la différence de l'allongement est-ouest de l'Eurasie. Et à l'intérieur du continent américain, les pays du Nord bénéficient de la plus grande extension est-ouest, l'Amérique latine de la plus faible. Cette différence commence au Mexique, dont la forme se rétrécit comme un entonnoir vers l'Amérique centrale.
Jared Diamond a longuement développé ce point dans son ouvrage Guns, Germs, and Steel (1997) en expliquant les différences de développement par des facteurs environnementaux et géographiques. Sur un axe est-ouest, les cultures et les techniques se propagent plus facilement, les climats sont les mêmes, les plantes cultivables aussi. Sur un axe nord-sud, on passe de climats très froids à des climats tropicaux et équatoriaux, pour revenir ensuite à des climats tempérés puis froids. Les techniques agraires et les cultures ne peuvent se propager aussi aisément. En outre, les sierras Madre au Mexique et les Andes au sud freinent encore les échanges. Ainsi, l'ancien Mexique invente la roue mais n'a pas d'animaux de trait, le sud du continent dispose en revanche de ces animaux, mais la roue ne lui parviendra pas. On ne la trouvera au Mexique que sous forme de jouets. Il n'y a pas de charrues ni de chariots, pas de routes mais de simples sentiers. Les animaux domestiques présentent l'avantage de fournir une énergie additionnelle sans empiéter sur la consommation alimentaire des humains, ils complètent même leur nourriture. Il n'y a pas non plus d'outils métalliques, les outils et les armes de pierre sont la norme.
Les premières traces d'agriculture datent d'il y a 7 000 ans ; celle-ci serait ainsi apparue en Amérique quelque cinq millénaires après la révolution néolithique du Moyen-Orient, mais de façon totalement autonome. Le peuplement du continent, depuis l'Asie et le détroit de Béring, daterait d'il y a environ 15 000 ans.
Le type d'organisation économique a relevé pendant longtemps de l'autosubsistance. La durée de vie était courte, de seulement 15 à 20 ans en moyenne selon Linda Newson. La spécialisation pour l'échange, sous forme de troc au départ, apparaît vers l'an 200 à Teotihuacán, au nord de Mexico. Des monnaies marchandises viendront plus tard, comme des fèves de cacao ou des morceaux de coton, mais pas de pièces métalliques. Des ateliers d'obsidienne et de céramique, pour fabriquer des outils, des bijoux, des armes, produisent alors au-delà des besoins. La spécialisation se développe dans les activités de base, comme en témoigne l'organisation du commerce par des guildes de marchands, avec leurs privilèges et leurs hiérarchies.
Les marchés locaux sont omniprésents mais les échanges sur de longues distances sont limités, étant donné la faiblesse des moyens (on ne transporte[...]
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Écrit par
- Jacques BRASSEUL : professeur émérite des Universités en sciences économiques
- Henri ENJALBERT : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Bordeaux
- Roland LABARRE : maître assistant à l'université de Paris-VIII
- Cécile LACHENAL : docteur en droit public, coordinatrice scientifique au Centre de recherche et d'analyse FUNDAR à Mexico
- Jean A. MEYER : attaché de recherche au C.N.R.S.
- Marie-France PRÉVÔT-SCHAPIRA : géographe, professeure émérite à l'université de Paris-VIII, Creda-UMR 7227
- Philippe SIERRA : agrégé de géographie, professeur en classes préparatoires aux lycées Fermat et Saint-Sernin, Toulouse
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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