MEXIQUE
Nom officiel | États-Unis du Mexique (MX) |
Chef de l'État et du gouvernement | Claudia Sheinbaum (depuis le 1er octobre 2024) |
Capitale | Mexico |
Langue officielle | Espagnol |
Unité monétaire | Peso mexicain (MXN) |
Population (estim.) |
132 529 000 (2024) |
Superficie |
1 964 375 km²
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Le Mexique au tournant du XXIe siècle
Le difficile sexennat de Miguel De la Madrid (1982-1988)
Lors de son accession à la présidence le 1er décembre 1982, le successeur de José López Portillo avait hérité d'une situation particulièrement difficile, eu égard au scepticisme qui s'était développé dans l'opinion publique à la suite des désastreuses fins de mandat de ses deux prédécesseurs et surtout à la gravité des problèmes économiques qu'il devait affronter : effondrement des entrées de devises, accélération brutale du rythme de l' inflation et chute catastrophique des activités productives. Au terme de son sexennat, il laisse le pays dans un état non moins préoccupant puisque ses efforts de réorganisation de l'économie n'ont pas donné les résultats escomptés mais, au contraire, aggravé la désaffection de la population à l'égard d'un système politique dont la stabilité avait jusque-là paru inébranlable.
La crise économique
Le diagnostic formulé dans le plan national de développement proposé pour 1983-1988 soulignait que les problèmes structurels de l'économie mexicaine résidaient dans « les déséquilibres des appareils de production et de distribution, l'insuffisance de l'épargne nationale, le manque de devises et les inégalités dans la distribution des bénéfices du développement ». Mais l'énoncé des « problèmes actuels » revêtait une dimension sans doute plus dramatique en faisant ressortir que le taux de chômage avait doublé, que la production était en baisse dans plusieurs secteurs, que de nombreuses entreprises étaient au bord de la faillite, que l'inflation connaissait une hausse vertigineuse, que le produit et le revenu national diminuaient, que le secteur public enregistrait depuis deux ans un déficit supérieure à 15 % du PIB et que le pays était en virtuelle cessation de paiement avec l'extérieur.
Pour sortir de l'ornière, la nouvelle équipe dirigeante proposa à la fois un « programme immédiat de rajustement économique » visant à réduire l'inflation, soutenir l'emploi et créer de nouvelles possibilités de croissance, et un « changement structurel » qui accordait la priorité aux aspects sociaux de la croissance, à la modernisation de l'appareil de production et de distribution, à la décentralisation des activités productives et des réalisations sociales, à l'élaboration de modes de financement conformes aux exigences du développement national, au renforcement du rôle dirigeant de l'État mais aussi du soutien apporté aux entreprises privées.
De fait, conformément aux accords passés avec le FMI à la fin de 1982, on s'est borné à appliquer une politique de stabilisation, remarquable seulement par sa sévérité, qui a permis de réduire de 20 % le taux d'inflation de l'année, de doubler l'excédent commercial (13 679 millions de dollars contre 6 792 millions en 1982) et de porter celui des paiements courants au chiffre record de 5 milliards de dollars mais avec la contrepartie d'une baisse de 5,3 % du PIB, d'une réduction d'un tiers des investissements déjà en baisse en 1982, d'une augmentation du chômage de l'ordre de 59 %, d'une diminution du salaire réel évaluée à 28 % et du triplement du taux de change de la monnaie nationale.
Cette cure d'austérité a encore eu quelques effets positifs en 1984 avec une nouvelle baisse de l'inflation (de 80,8 à 59,2 %), une croissance de 3,7 % et un solde largement excédentaire pour la balance commerciale comme pour celle des paiements (respectivement 13 milliards et 4 milliards de dollars environ), mais, malgré les nouveaux efforts consentis en 1985 (« dégraissages » du secteur public, flottement du taux de change, augmentation de la pression fiscale et hausse du taux d'escompte), les résultats ont été plutôt[...]
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Écrit par
- Jacques BRASSEUL : professeur émérite des Universités en sciences économiques
- Henri ENJALBERT : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Bordeaux
- Roland LABARRE : maître assistant à l'université de Paris-VIII
- Cécile LACHENAL : docteur en droit public, coordinatrice scientifique au Centre de recherche et d'analyse FUNDAR à Mexico
- Jean A. MEYER : attaché de recherche au C.N.R.S.
- Marie-France PRÉVÔT-SCHAPIRA : géographe, professeure émérite à l'université de Paris-VIII, Creda-UMR 7227
- Philippe SIERRA : agrégé de géographie, professeur en classes préparatoires aux lycées Fermat et Saint-Sernin, Toulouse
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias