MEZZOGIORNO
L'évolution de la politique d'intervention
L'évolution de la politique d'intervention en faveur du Sud apparaît à travers les diverses orientations qui ont commandé les investissements considérables faits sur 43,5 p. 100 du territoire italien par la Cassa, qui est soumise aux directives des Conseils des ministres depuis plus de trente ans.
En 1950, il lui faut assurer le succès de la réforme agraire et des bonifications. Jusqu'en 1957, 77 p. 100 des crédits (en plus de ceux, normaux, des ministères et des collectivités locales) vont à l'agriculture, que l'on modernise. On partage plus de un million d'hectares entre 45 000 fermes neuves. Les plaines sont drainées et irriguées, mais les échecs sont nombreux et les problèmes de l'emploi restent sans solution malgré 4 millions de départs vers le Nord et les grandes villes.
En 1957, une nouvelle loi affirme la nécessité de l'industrialisation du Midi sur des critères inspirés de l'économiste F. Perroux : création de pôles industriels où des investissements massifs doivent permettre à des « noyaux » puis à des « aires » plus larges de décoller. Il en va de même pour l'essor touristique et agricole, auquel on travaille sur les mêmes principes, en fonction des facteurs naturels, de la démographie et de l'amélioration des infrastructures. La Caisse aide la formation de consorzi (sociétés d'économie mixte) pour cogérer les zones industrielles et les nuclei (« noyaux »). L'ensemble des choix est approuvé en Conseil des ministres. Des lois successives, tenant compte de la réforme régionale, favorisent une meilleure planification et l'association plus étroite avec les milieux économiques et politique régionaux. Une cinquantaine de pôles et d'aires reçoivent des investissements massifs de l'État, des sociétés nationales et privées ainsi que des multinationales de la pétrochimie. Les « projets spéciaux » prennent en compte des espaces plus vastes mais le gouvernement apporte aussi des aides plus considérables aux petites et moyennes industries, créatrices d'emplois plus nombreux que les grosses implantations de la chimie ou de la sidérurgie. Car les méridionaux protestent contre la création des « cathédrales dans le désert » que sont les complexes métallurgiques de Tarente ou les complexes pétrochimiques de Augusta et de Gela en Sicile : des crédits énormes pour peu d'emplois et une dépendance totale vis-à-vis des directions et des marchés du Nord. Les meilleurs résultats sont obtenus dans les Pouilles, devenues la « Lombardie du Sud », en Campanie tout autour de Naples (automobile, aviation, électronique, etc.), dans le sud du Latium, les bassins et le littoral des Abruzzes, les zones de Cagliari et du Tirso en Sardaigne.
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Écrit par
- Pierre GABERT : professeur à l'Institut de géographie de l'université d'Aix-Marseille-II
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