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COLLINS MICHAEL (1890-1922)

Michael Collins aux funérailles d'Arthur Griffith (1922) - crédits : Hogan/ Sean Sexton/ Hulton Archive/ Getty Images

Michael Collins aux funérailles d'Arthur Griffith (1922)

L'un des principaux artisans de l'indépendance irlandaise. Né en Irlande, installé à Londres comme employé entre 1906 et 1916, très tôt membre du Sinn Fein, il prend part à la rébellion de Pâques 1916 et le paie d'un court emprisonnement. L'exécution des principaux chefs du mouvement favorise l'accession de jeunes aux hautes responsabilités, et Collins devient bientôt l'un des dirigeants les plus actifs du mouvement nationaliste clandestin. En 1918, il est l'un des soixante-treize députés élus par l'Irlande comme ses représentants nationalistes au Parlement de Westminster ; avec ses collègues, il constitue à Dublin, le 21 janvier 1919, un parlement irlandais qui proclame l'indépendance de l'île. Un gouvernement est formé, où il occupe successivement le ministère de l'Intérieur et celui des Finances. Il réussit à mettre en place, dans la clandestinité, une administration parallèle et à obtenir, aux États-Unis et en Irlande, de puissants appuis financiers. En 1920-1921, il prend une part active à la lutte armée, joue le rôle d'un ministre des Armements et aussi d'un chef de Services secrets. Le 14 septembre 1921, il est l'un des cinq négociateurs désignés par le mouvement nationaliste pour participer aux conversations proposées par Lloyd George. Il se rallie aux conclusions dégagées le 6 décembre en faveur d'un partage de l'Irlande et du statut de dominion pour l'Eire. Il doit défendre ces conclusions contre une active minorité de ses amis, conduite par Eamon de Valera lui-même. Devenu chef du gouvernement provisoire le 14 janvier 1922, il s'occupe en même temps de la mise en place d'un État, de la lutte contre les irréductibles qui recourent à l'action armée, de l'organisation d'élections : celles-ci lui valent en juin 1922 un triomphe électoral avec 94 élus sur 128 députés. Il n'échappe pas cependant à la guerre civile, qui éclate le 28 juin 1922. Collins devient le chef militaire de l'armée légale et obtient des succès probants. Le 22 août de la même année, au retour d'une inspection, il est mortellement blessé au cours d'une embuscade. Il n'en aura pas moins, par son réalisme et son enthousiasme, fixé de façon décisive le destin de son pays.

— Roland MARX

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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Michael Collins aux funérailles d'Arthur Griffith (1922) - crédits : Hogan/ Sean Sexton/ Hulton Archive/ Getty Images

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