JORDAN MICHAEL (1963- )
Le basketteur américain Michael Jordan incarne la parfaite adéquation entre sport de compétition, sport-spectacle et sport-business. Malgré un gabarit somme toute modeste pour un basketteur (1,98 m, 98 kg), il savait bousculer des montagnes de muscles infranchissables, se faufiler au milieu de forêts de bras tentaculaires et inextricables, pour planter, souvent à la dernière seconde d'un match décisif, le dunk qui allait offrir la victoire à son équipe. Les gamins du monde entier connaissent son célèbre numéro 23, et tous rêvent de se voir offrir un maillot rouge orné d'une tête de taureau sur le devant et floqué du 23 dans le dos. Mais, au-delà du business et des intérêts multinationaux, Jordan fut toujours un modèle de fair-play, et il pouvait s'investir bénévolement dans une campagne de publicité pour inciter les enfants en difficulté à reprendre le chemin oublié de l'école.
La National Basketball Association (N.B.A.) lui doit beaucoup. À la fin des années 1980, celle-ci, en mal de stars, connaît une crise passagère qui fait chuter les audiences des retransmissions télévisées et met en péril son financement. Michael Jordan va alors initier un renouveau du basket-ball qui, depuis lors, ne s'est jamais démenti : il bouscule les canons de son sport, refuse de se cantonner dans son rôle d'ailier et se mue en meneur de jeu-ailier-arrière polyvalent, ce qui propulsera les Chicago Bulls vers de multiples titres. De son surnom, « His Airness » (qu'on peut maladroitement traduire par « Sa Majesté des airs »), l'équipementier sportif Nike fait une marque déposée : Air Jordan. En conséquence, au faîte de sa gloire, dans les années 1990, les revenus quotidiens de Michael Jordan avoisinent 150 000 euros. En 1995, lorsqu'il annonce son retour sur les parquets, au terme d'une courte retraite de dix-neuf mois, les sociétés qui avaient investi sur son nom augmentent leurs capitalisations boursières de 3,8 milliards de dollars en une semaine.
Michael Jordan fut champion universitaire avec l'équipe de North Carolina (1982) et deux fois champion olympique (1984 et 1992). La parfaite démonstration qu'il réalisa avec ses partenaires de la « Dream Team » des États-Unis lors des jeux Olympiques de Barcelone, en 1992, apporta au basket-ball une popularité qui en fait au xxie siècle l'un des sports les plus suivis, dans le monde entier. Mais Michael Jordan demeure avant tout la star inégalée et inégalable de la N.B.A. Il fut six fois champion de la N.B.A. avec les Chicago Bulls, dix fois meilleur marqueur de la saison, cinq fois élu most valuable player (M.V.P., meilleur joueur) de la saison régulière, six fois désigné M.V.P. des play-offs (phase finale). Il a inscrit 38 279 points en 1 251 matchs de la N.B.A.
L'ascension d'une étoile
Michael Jeffrey Jordan naît le 17 février 1963 à Brooklyn (New York), quatrième des cinq enfants d'une famille modeste. La famille s'installe à Wilmington (Caroline du Nord) quand il est âgé de sept ans. Michael s'essaye au base-ball et au basket-ball avec l'un de ses frères, Larry. Il intègre l'équipe de basket-ball de Laney High School, son collège, dans la banlieue de Wilmington. Les débuts sont difficiles, mais le garçon, travailleur acharné, progresse rapidement. En 1981, quand il quitte le collège, les meilleures universités américaines veulent l'engager. Mais il ne souhaite pas s'éloigner des siens, et rejoint l'université de North Carolina, à Chapel Hill. En 1982, la finale du Championnat de la National Collegiate Athletic Association (N.C.A.A.), le championnat universitaire américain, fait de lui une star. Sous les yeux de 80 millions de téléspectateurs américains, il inscrit le panier qui offre la victoire à son équipe d'un improbable shoot à 5 mètres. La « légende Jordan » est en marche.[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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Médias
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