KILLANIN MICHAEL MORRIS lord (1914-1999)
Auteur et homme d'affaires irlandais, lord Killanin, investi de longue date dans le mouvement olympique, succéda à Avery Brundage à la présidence du Comité international olympique (C.I.O.) en 1972, dans une période de troubles marquée par les boycottages et les conflits internationaux.
D'origine irlandaise, Michael Morris est né le 30 juillet 1914 à Londres. Dès l'âge de treize ans, à la suite du décès de son oncle, il hérite du titre de baron de Killanin. Le jeune homme étudie à la Sorbonne en 1932, puis au Magdalene College de Cambridge. Diplômé de cette université en 1935, Michael Killanin se lance dans le journalisme et devient correspondant de guerre. Il rédige ainsi des chroniques politiques sur la guerre sino-japonaise pour le Daily Express de Londres, puis le Daily Mail et le Sunday Dispatch. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, il s'engage dans l'artillerie de l'armée britannique ; il participera au débarquement de Normandie. Fait membre de l'Ordre de l'Empire britannique à sa démobilisation, lord Killanin rentre en Irlande en 1945. Il siège alors au conseil d'administration de multiples sociétés britanniques. Il produit par ailleurs divers films à succès pour le cinéma, tels The Quiet Man (1952, L'Homme tranquille), The Rising of the Moon (1957, Quand se lève la lune) et The Playboy of the Western World (1962). Enfin, il signe ou édite plusieurs ouvrages, dont Four Days (1938), The Olympic Games (1976), une autobiographie intitulée My Olympic Years (1983) et My Ireland (1987).
Réputé pour son sens de l'humour et de la diplomatie, lord Killanin est élu président du Comité olympique irlandais en 1950. Représentant de l'Irlande au C.I.O. à partir de 1952, il devient membre de la commission exécutive en 1967, puis vice-président dès l'année suivante. Élu président le 22 août 1972, Killanin remplacera Brundage à la tête du C.I.O. quelques jours seulement après l'assassinat de onze sportifs israéliens par des terroristes palestiniens aux Jeux de Munich.
Il consacre une grande partie de son mandat à tenter, avec des difficultés croissantes et sans grand succès, d'éviter que les jeux Olympiques soient victimes des pressions politiques et internationales. Néanmoins, en 1976, il ne peut pas empêcher le boycottage des Jeux de Montréal par vingt-cinq pays africains, qui demandaient que la Nouvelle-Zélande, dont les rugbymen effectuaient une tournée en Afrique du Sud, soit exclue des Jeux. Par la suite, il gère assez mal l'appel au boycottage des Jeux de Moscou lancé par le président américain Jimmy Carter à la suite de l'invasion de l'Afghanistan par l'armée soviétique en 1979. Il décide d'abord que les Jeux se tiendront bien à Moscou en 1980, puis ne cherche pas à dialoguer directement avec Leonid Brejnev et Jimmy Carter. Soixante-deux pays boycottent les Jeux de Moscou. Néanmoins, le plus grand succès de lord Killanin est peut-être d'avoir négocié le retour de la Chine au sein du mouvement olympique.
Il tente par ailleurs d'assouplir les règles strictes que Brundage avait définies concernant le respect de l'amateurisme. Lorsqu'il cède la présidence à Juan Antonio Samaranch, le 16 juillet 1980, lord Killanin est toutefois parvenu à étayer les assises du mouvement olympique. Il est alors nommé président d'honneur du C.I.O. à vie. Il s'éteint le 25 avril 1999 à Dublin.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Autres références
-
CIO (Comité international olympique)
- Écrit par Pierre LAGRUE
- 10 359 mots
Avery Brundage laisse à son successeur, l'Irlandais Michael Killanin, élu à Munich juste avant les Jeux d'été de 1972, un héritage difficile, sur tous les plans : la sécurité des Jeux constitue désormais un point central pour le mouvement olympique ; la confrontation géopolitique Est-Ouest...