SCHUMACHER MICHAEL (1969- )

Michael Schumacher fut-il le plus grand champion de l'histoire de la formule 1 ? On peut certes se remémorer les exploits de l'Argentin Juan Manuel Fangio, qui domina son époque au volant de monoplaces peu sûres, préférer le talent romantique du Britannique Jim Clark ou du Brésilien Ayrton Senna, qui, au prix de leur vie, allèrent au bout de leur passion, ou encore admirer la science de la course de l'Autrichien Niki Lauda ou du Français Alain Prost. On peut aussi souligner que, hormis l'Espagnol Fernando Alonso, les principaux rivaux de l'Allemand – le Britannique Damon Hill, le Canadien Jacques Villeneuve, le Finlandais Mika Häkkinen – ne figurent pas parmi les « maîtres » de l'histoire de la formule 1, et que Michael Schumacher eut en permanence des coéquipiers plus que dévoués – l'Irlandais du Nord Eddie Irvine, les Brésiliens Rubens Barrichello et Felipe Massa – au sein de l'écurie Ferrari. On peut également ajouter que Michael Schumacher eut souvent maille à partir avec les autorités du sport automobile, en raison de quelques manœuvres jugées antisportives. Dire aussi que, à la différence d'un Juan Manuel Fangio, ses concurrents respectaient certes son talent mais que tous n'admiraient pas l'homme, lui reprochant une certaine arrogance.

Toujours est-il que les chiffres sont éloquents. Michael Schumacher détient presque tous les records de la formule 1 : 7 titres mondiaux (contre 5 à Fangio), 91 victoires (51 pour Prost), 68 pole positions (65 pour Senna), 13 victoires en une année ; 155 places sur le podium (106 pour Prost).

Par ailleurs, la popularité de Michael Schumacher est immense : on s’est ému dans le monde entier quand, en décembre 2013, il fut victime d’un accident de ski qui le laissa dans le coma.

Des débuts tonitruants, un pilote sulfureux

Michael Schumacher naît le 3 janvier 1969, à Hürth-Hermülheim, près de Cologne. Très tôt, son père l'initie au karting ; le jeune garçon est champion d'Allemagne junior en 1984 et 1985, puis champion d'Europe en 1987. Vient le temps de la course automobile : formule Ford (1988), formule 3 (1989-1990), sport-prototypes (1990-1991). Cette trajectoire le conduit tout naturellement à la formule 1. Il fait ses débuts dans la discipline reine du sport automobile en 1991. Flavio Briatore remarque immédiatement son talent et l'engage pour Benetton. En 1992, il remporte sa première victoire, en s'adjugeant le Grand Prix de Belgique. L'année 1994 marque un tournant dans l'histoire de la formule 1. Alain Prost s'est retiré, la voie semble libre pour Ayrton Senna, qui a récupéré le volant du Français chez Williams-Renault. Hélas, le Brésilien se tue le 1^er mai à Imola. Orpheline de ses deux « stars », la discipline voit alors survenir un nouveau champion hors norme, Michael Schumacher.

Cependant, les rapports entre les autorités du sport automobile et Michael Schumacher s'avéreront souvent tendus. Dès 1994, il se voit suspendu pour deux courses en raison d'une manœuvre interdite à Silverstone ; lors du dernier grand prix de l'année, alors qu'il est au coude à coude avec Damon Hill pour le titre, les deux pilotes s'accrochent et Michael Schumacher obtient la consécration dans la confusion. Très souvent, l'Allemand se trouvera au cœur de diverses polémiques en raison d'une conduite peu sportive. En outre, au plus fort de la domination de Schumacher et de Ferrari, la Fédération internationale de l'automobile (F.I.A.) modifiera sans cesse les règlements technique et sportif pour tenter, sinon de favoriser la concurrence, du moins de réduire les écarts de performances...