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SCHUMACHER MICHAEL (1969- )

Chez Ferrari pour l'histoire

Auréolé d'un deuxième titre de champion du monde facilement acquis en 1995, Michael Schumacher – qui aurait pu poursuivre sa collaboration avec Benetton, signer chez Williams ou McLaren, s'offrant les meilleures chances d'accumuler les succès – va relever un défi plus ambitieux encore : apporter à la Scuderia Ferrari le titre mondial des pilotes qu'elle attend depuis 1979, année de la victoire du Sud-Africain Jody Scheckter. Le Français Jean Todt, qui a pris les rênes de l'écurie en 1993, a su convaincre l'Allemand de participer à l'aventure et de marquer ainsi l'histoire de la formule 1.

Michael Schumacher va dès lors montrer une nouvelle facette de son talent : par sa patience, qu'il allie à un investissement personnel rare lors des nombreux essais et à un dialogue permanent avec ses ingénieurs et mécaniciens, il remotive, avec l'aide de Jean Todt, toute l'équipe de Maranello. Ce professionnalisme incite l'ingénieur Ross Brawn, qui avait côtoyé l'Allemand chez Benetton, à quitter l'écurie de Flavio Briatore pour rejoindre les « rouges » en 1997. Ferrari est de nouveau en mesure de prétendre au titre mondial.

Mais l'année 1997 s'achève dans la confusion : en tête du Championnat avant la dernière course de la saison, le Grand Prix d'Europe à Jerez, Michael Schumacher tente de « sortir » Jacques Villeneuve, plus rapide sur sa Williams-Renault, qui essaie de le dépasser, ce qui lui permettrait de lui ravir le titre. Le Canadien parvient néanmoins à finir la course, et obtient la couronne mondiale, alors que Schumacher, pris à son propre piège, termine sa trajectoire dans le bac à gravier. La F.I.A. disqualifie rétroactivement l'Allemand pour l'ensemble de la saison. En 1998, Schumacher est de nouveau dans la course au titre, mais il doit s'incliner, cette fois à la régulière, battu par le Finlandais Mika Häkkinen (McLaren-Mercedes). Pour l'Allemand, le titre aurait pu être acquis en 1999, si un grave accident à Silverstone n'avait immobilisé celui qu’on surnomme désormais le « Baron rouge » pendant plusieurs semaines. Le titre mondial vient en 2000 : en quatre années de travail et de passion, Schumacher a permis à la Scuderia Ferrari de retrouver un lustre qu'elle avait perdu depuis deux décennies.

Ce défi relevé, certains pouvaient se demander si la motivation de l'Allemand resterait intacte. La réponse viendra vite, et Michael Schumacher va se construire un palmarès unique dans l'histoire du sport. En 2001 et en 2002, la Scuderia domine outrageusement ses adversaires, et l'Allemand obtient deux nouvelles couronnes mondiales. Après deux années de règne sans partage de Schumacher et Ferrari, la concurrence relève la tête en 2003 : Schumacher doit lutter jusqu'au dernier grand prix pour s'adjuger le titre, devant l'étoile montante de la discipline, le Finlandais Kimi Räikkönen (McLaren-Mercedes). Il a su faire preuve de patience, de talent et de maîtrise pour s'adjuger ce sixième titre mondial, qui lui permet de dépasser Fangio. En 2004, la domination de l'Allemand et de Ferrari est absolue. Schumacher établit d'improbables records : il obtient treize victoires en dix-huit courses et inscrit 148 points ! La gloire de Schumacher dépasse alors largement le cadre de la formule 1 : il est ainsi élu « champion des champions » par le journal L’Équipe en 2001, 2002 et 2003.

L'année 2005 s'avère néanmoins décevante pour lui : handicapé par ses pneumatiques Bridgestone, il ne peut pas lutter à armes égales pour le titre, lequel revient à Fernando Alonso, dont la Renault est équipée de Michelin.

En 2006, il est dominé par Fernando Alonso et Renault en début d'année. Mais il parvient peu à peu, alliant patience, travail et talent, à remonter[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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