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MARILLAC MICHEL DE (1563-1632)

Garde des Sceaux de France, Michel de Marillac était fils d'un avocat général au parlement de Paris. Il entra dans les ordres et opta pour le parlement, dont il devint conseiller, étape importante avant d'entrer au Conseil, comme maître des requêtes, puis comme conseiller d'État. Ligueur, il se rallia à Henri IV, puis fut recommandé à Richelieu, qui lui donna, en 1624, la surintendance des Finances, puis les Sceaux en 1626. Il est l'auteur en 1629 du fameux « Code Michau », grande ordonnance qui ne fut jamais appliquée, mais qui inaugurait une politique hardie de remise en ordre du royaume. Cette ordonnance abolissait la vénalité des offices civils et militaires, limitait le droit de remontrances des parlements, légalisait pratiquement l'institution des intendants.

Ces réformes sont voulues par le parti dévot qui s'alarme de la situation des provinces où règnent misères et séditions. Les catholiques zélés se regroupent derrière Marillac et comptent dans leurs rangs les deux reines, les ducs de Nevers, de Guise, le cardinal de Bérulle. Ils se déclarent partisans de la paix avec l'empereur, prêchent un universalisme romain qui limiterait l'indépendance des États et masquerait l'impérialisme des Habsbourg. Ils ont été choqués par l'édit de grâce d'Alès, qui laissait la liberté religieuse aux huguenots. Pour Marillac et ses amis, les ennemis ne peuvent être que protestants. De ce fait, ils attaquent avec véhémence les alliances, qu'ils qualifient de contre nature, nouées entre la France et les princes protestants pour faire pièce à l'encerclement des Habsbourg. Richelieu proteste que ce sont là « maximes de la ligue [...] et confusion des intérêts de l'État et de ceux de la religion ». Il adhère comme le roi à la Contre-Réforme, mais il veut en terminer définitivement avec l'ennemi héréditaire du royaume et choisir la gloire. Louis XIII et Richelieu apparaissent comme les champions de la liberté aux petits États allemands et italiens, qui craignent l'absolutisme de l'empereur. La crise qui couvait entre les deux partis aboutit à ce qu'on a appelé « le grand orage » ou « la journée des dupes », épisode décrit par de nombreux historiens, dont H. Méthivier, G. Mongrédien, R. Mousnier, G. Pagès et V. L. Tapié. Après la scène violente qui opposa Richelieu et la reine mère devant le roi au palais du Luxembourg, tout le monde crut à la disgrâce du cardinal, et la cour se précipita aux pieds de Marie de Médicis. Marillac commença même à préparer le nouveau gouvernement où il tiendrait le premier rôle. Le roi se retira à Versailles et, après bien des hésitations, choisit la lutte contre les Habsbourg et la gloire militaire qu'il en espérait. Il rappela le cardinal. Marillac perdit les Sceaux et fut enfermé aux châteaux de Caen, de Lisieux et, enfin, de Châteaudun, pendant que la reine mère prenait le chemin de l'exil. Calme et résigné, il s'occupa d'œuvres de charité et d'exercices de piété. Il traduisit L'Imitation de Jésus-Christ en 1621, des psaumes en vers français de 1625 à 1630, écrivit plusieurs autres livres à propos de Bellarmin, du lit de justice de 1629, de l'érection du Carmel (1622-1627), où il prit une part importante, de la descente des Anglais dans l'île de Ré, en 1628. Son frère Louis, maréchal de France, subit sa disgrâce et fut décapité le 10 août 1632. Il était accusé de s'être enrichi aux dépens du roi dans les fournitures aux armées. Le prétexte était léger pour l'époque, mais il s'agissait de lui faire expier les conseils donnés à la reine pour parvenir à écarter Richelieu. Michel de Marillac était au contraire désintéressé ; il ne laissa à sa mort que juste assez d'argent pour payer ses obsèques.

— Jean-Marie CONSTANT[...]

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  • RICHELIEU ARMAND JEAN DU PLESSIS cardinal duc de (1585-1642)

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    ...certaines mesures impopulaires (création de nouveaux offices, taxes sur la consommation). Le grand orage de 1630, au cours duquel le garde des Sceaux Michel de Marillac (l'auteur du code Michau, qui réorganisait l'exercice de la justice) fut le porte-parole de l'opposition, s'explique en grande partie...