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ÉCOCHARD MICHEL (1905-1985)

Architecte et urbaniste, Michel Écochard est né à Paris en 1905. Après des études à l'école des Beaux-Arts de Paris (1925-1931), il est détaché en 1932 au Service des antiquités de Syrie et du Liban, où il découvre la civilisation islamique. Les années 1930, à Damas, sont celles de la réforme de l'Institut français installé au palais Azzhem ; Écochard contribue en 1936 à la construction de ses bâtiments : loin de tout pastiche, il conçoit une architecture moderne, affirmant ainsi son style novateur. Il élève la même année le musée de Damas : ce bâtiment vigoureux témoigne bien de ses choix ; il donne un cadre contemporain aux meilleures œuvres de l'art syrien en les reliant cependant au passé de l'Islam : la porte reconstituée du château omeyyade de Qasr al-Hayr al-Gharbi s'intègre à l'une de ses façades.

La découverte qu'il fit du domaine de la recherche quand il rencontra Jean Sauvaget fut elle aussi riche de fruits. Il donne ainsi, avec M. Le Cœur, plusieurs monographies consacrées aux bains de Damas. Le constructeur prenait goût à analyser les œuvres du passé dans la droite ligne de son travail d'architecte restaurateur : du temple de Bel à Palmyre aux monuments islamiques, son activité fut considérable.

Michel Écochard fut aussi un rénovateur du cadre de vie, affirmant dans ce domaine ses talents d'urbaniste. L'année même où il travaillait au musée de Damas, il préparait le plan d'aménagement de l'agglomération damascaine, son plan directeur datant de 1964. Dès 1943, il se consacre à l'aménagement de Beyrouth.

De 1946 à 1953, Michel Écochard est responsable du service de l'urbanisme du Maroc ; il travaille ainsi à l'aménagement de villes où Lyautey et son équipe avaient su allier la préservation des sites anciens et la création de cités nouvelles. Il s'intéresse à toutes les grandes villes du pays — Rabat, Fès ou Meknès, par exemple —, mais c'est avec l'agglomération de Casablanca, alors en pleine expansion, qu'il trouve un objet à sa mesure.

Ce projet ne brisa pas les liens qui unissaient Michel Écochard au Liban. En 1958, l'urbaniste étudiait le plan d'aménagement de Saïda puis, en 1959, ceux de Jounieh et de Byblos. En 1962, chargé du plan directeur de Beyrouth, il affronte une nouvelle fois les problèmes posés par une vaste agglomération. Parallèlement, il bâtissait, souvent en collaboration avec des architectes du pays : on peut citer le collège des Frères maristes à Saïda, l'école de la Mission laïque française et un hôpital à Beyrouth ou encore plusieurs écoles à Tripoli.

Écochard travaille également en France. Après la Z.U.P. de Martigues où il fait le projet d'une cité de 30 000 habitants, en 1962, il s'intéresse à la Corse : il y aménage deux vastes domaines pour y développer le tourisme et donne en 1969 un schéma d'aménagement de l'île. Puis il s'intéresse à l'Afrique et à l'Asie. En 1963, il devient architecte-conseil du gouvernement sénégalais et s'occupe de la région de Dakar. Il réalise au Cameroun un centre des sciences de la santé, l'université de Yaoundé et jusqu'en 1973 divers projets dont celui d'une chancellerie pour l'ambassade de France. Parallèlement il établit en Iran le plan directeur de Tabriz dès 1967, avant de se consacrer en 1978 au centre de Mesched puis à celui de Téhéran.Par un curieux retour à sa vocation syrienne, l'archéologie reprit une part essentielle dans les dernières années de sa vie. La géométrie de l'Islam le fascinait. Dans son livre Filiation des monuments grecs, byzantins et islamiques, il démontre, à propos du plan centré de la coupole du Rocher à Jérusalem repris de l'architecture byzantine, la capacité de l'Islam à recueillir les traditions des terres[...]

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Écrit par

  • : directeur à l'École pratique des hautes études (IVe section), université de Paris-IV-Sorbonne

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  • DAMAS

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    • 3 384 mots
    • 5 médias
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