CHEVREUL MICHEL EUGÈNE (1786-1889)
Le chimiste français Michel Eugène Chevreul, né à Angers, vient à Paris en 1803 et devient l'élève puis le préparateur de Vauquelin ; il publie en 1807 ses premiers travaux sur l'action de l'acide nitrique sur le liège et ses études sur les matières colorantes. En 1811, il aborde le problème de la constitution des corps gras qui le rendra célèbre, car il éclaire un domaine peu connu de la chimie. Son premier mémoire (1813) fournit de précieuses indications pour la chimie organique, qui n'a pas encore obtenu les faveurs des chimistes, surtout préoccupés alors de chimie minérale. En 1823, il publie un ouvrage fondamental, Recherches chimiques sur les corps gras d'origine animale, où il expose la première théorie scientifique du processus de saponification et établit la composition réelle des graisses et des huiles. Une des conséquences pratiques de cette découverte sera la fabrication des bougies de stéarine (1825), qui vont remplacer les fumeuses chandelles de suif.
En 1810, il est aide naturaliste de Vauquelin au Muséum d'histoire naturelle, trois ans plus tard professeur de physique au lycée Charlemagne et, de 1821 à 1840, examinateur à l'École polytechnique. En 1824, il est nommé directeur des teintures à la Manufacture royale des Gobelins (poste qu'il quittera en 1884) ; il y installe un laboratoire et y perfectionne les contrastes des couleurs : De la loi du contraste simultané des couleurs (1829), Théorie des effets optiques que présentent les étoffes de soie (1846). Son cours est publié en 1829 sous le titre Leçons de chimie appliquée à la teinture. Ses études sur la décomposition de la lumière par le prisme et sur le cercle chromatique intéressent beaucoup les peintres impressionnistes.
Il succède à Vauquelin en 1829 dans la chaire de chimie appliquée au Muséum d'histoire naturelle, dont il devient le directeur de 1864 à 1879. Le 31 août 1886, une grande cérémonie célèbre le centenaire du « Nestor de la chimie », qui vécut sous deux empereurs, trois républiques et quatre rois.
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Écrit par
- Jacqueline BROSSOLLET : archiviste documentaliste à l'Institut Pasteur, Paris
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Média
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