PLATINI MICHEL (1955- )
Le capitaine des Bleus
La carrière de Michel Platini correspond surtout au premier âge d'or du football français. Son talent a permis de dépoussiérer le monument dressé au souvenir des anciens de Suède – la génération de Raymond Kopa et de Just Fontaine qui avait jusque-là permis à l'équipe de France de réussir sa seule performance notable (troisième de la Coupe du monde en 1958). Michel Platini est appelé pour la première fois en équipe de France le 27 mars 1976 pour un match face à la Tchécoslovaquie, par le tout nouveau sélectionneur, Michel Hidalgo, et il inscrit déjà un but sur coup franc. Avec Platini, l'équipe de France trouve un nouveau souffle. Le 16 novembre 1977, il marque l'un des trois buts de la victoire face à la Bulgarie (3-1) qui permet à la France de se qualifier pour la phase finale de la Coupe du monde – dont elle était absente depuis 1966. En Argentine, en 1978, les nouveaux Bleus, encore « tendres », sont éliminés au premier tour. Dès 1979, Hidalgo fait de Platini le capitaine de l'équipe de France.
Michel Platini multiplie les exploits sous le maillot bleu ; de plus, il sait conduire ses partenaires à donner le meilleur d'eux-mêmes. Le 18 novembre 1981, sur coup franc, il permet à l'équipe de France de battre les Pays-Bas (2-0) et de se qualifier pour la Coupe du monde en Espagne. C'est le début d'une formidable aventure. En Espagne, Platini n'est pas au meilleur de sa forme, mais, dans une formation tournée vers l'offensive, il fait briller ses partenaires – Alain Giresse, Jean Tigana, Dominique Rocheteau... 8 juillet 1982, Séville : le football français connaît l'un de ses plus beaux moments, mais aussi l'une de ses plus cruelles désillusions, bref, sa dernière défaite « romantique ». Le scénario est connu de tous : agression du gardien de but allemand Harald Schumacher contre Patrick Battiston non sanctionnée par l'arbitre ; Platini, capitaine courageux, tenant la main de son ami inconscient évacué du terrain sur une civière ; 1-1 à la fin du temps réglementaire ; prolongation ; 3-1, la France est presque en finale ; égalisation allemande ; tirs au but ; échec de Didier Six puis de Maxime Bossis ; la RFA disputera la finale face à l'Italie... Sur le coup, la déception est immense. Aujourd'hui, pourtant, Michel Platini déclare qu'il s'agit de son plus grand souvenir de footballeur.
Platini atteint sa plénitude lors du Championnat d'Europe des nations, disputé en France en 1984 : 9 buts en 5 matchs, un récital permanent ! Le capitaine des Bleus offre à lui seul au football français son premier titre majeur. Le 15 novembre 1985, au Parc des Princes, c'est encore Platini, grâce à deux buts face à la Yougoslavie (2-0), qui permet à la France de se qualifier pour la Coupe du monde 1986. Au Mexique, Platini est diminué physiquement. Néanmoins, il demeure le leader de jeu de l'équipe de France. Dans le sillage de leur capitaine, auteur du premier but et qui gère parfaitement le match sur le plan tactique face à des adversaires qu'il côtoie dans le Calcio, les Français éliminent les Italiens, champions du monde en titre (2-0), et gagnent le droit d'affronter les maîtres brésiliens en quart de finale. Le 21 juin 1986, à Guadalajara, Français et Brésiliens livrent l'un des plus beaux matchs de l'histoire de la Coupe du monde. Platini inscrit le but de l'égalisation – son dernier sous le maillot bleu –, rate son tir au but, mais Luis Fernandez répare l'erreur de son capitaine. La défaite « romantique » de Séville est loin ; ce jour-là, l'équipe de France a proposé au Brésil un défi tactique qui lui a permis de s'imposer (1-1, 4 tirs au but à 3). Mais, épuisés, les Français sont une nouvelle fois battus en demi-finale par la RFA.
Comme le[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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SPORT (Disciplines) - Le football
- Écrit par Pierre LAGRUE
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...claire de Gabriel Hanot – une compétition par élimination directe – n'a pas résisté aux intérêts financiers des principaux clubs européens. Néanmoins, Michel Platini, président de l'U.E.F.A., a réussi à imposer que les clubs champions des « petits pays » puissent avoir quelques chances d’accéder aux phases...