PLATINI MICHEL (1955- )
Monsieur le président
Michel Platini ne reste pas longtemps éloigné des choses du football. En novembre 1988, l'équipe de France est piteusement tenue en échec à Chypre (1-1). Le sort du sélectionneur, Henri Michel, se joue en coulisses. Michel Platini accepte de le remplacer pour tenter de rétablir une situation des plus compromises et de permettre aux Bleus de se qualifier pour la Coupe du monde en Italie. Mais le mal était fait, et les joueurs français regarderont le Mondiale à la télévision... En revanche, sous la houlette du sélectionneur Platini, les Français se qualifient brillamment pour l'Euro 1992 en Suède. À l'issue de cette compétition où les Bleus ne se sont guère distingués, Michel Platini abandonne sa fonction.
À la fin de 1992, son ami Fernand Sastre l'appelle pour qu'il préside avec lui le comité d'organisation de la Coupe du monde 1998 en France. Platini s'acquitte à merveille de cette mission. Au-delà de la victoire finale des Bleus, la compétition est une pleine réussite.
Platini s'investit dans les instances internationales du football. Membre du comité exécutif de l'UEFA et de la FIFA depuis 2002, il brigue, en janvier 2007, la présidence de l'UEFA et se présente face au président sortant, le Suédois Lennart Johansson. Ce dernier, soutenu par les grandes fédérations et tous les tenants du foot-business, s'appuie sur son réseau et son bilan économique. Platini, lui, fait campagne dans toute l'Europe, notamment en Europe de l'Est et dans les Balkans, pour tenter de rallier les laissés-pour-compte du football des riches à sa cause. Une campagne qui s'avère fructueuse, puisqu'il est élu président, par 27 voix contre 23, avec pour slogan « rendre le football aux footballeurs ». Michel Platini souhaite en effet s'attaquer aux fléaux du football : « le racisme, la xénophobie, les transactions financières douteuses, les paris clandestins, les dérives de la profession d'agent, le dopage ». Il voudrait aussi aider les « petites » fédérations, en redistribuant plus équitablement les bénéfices générés par l'UEFA. Il souhaite également faire passer l'idée d'une exception culturelle du football, car « le football est un jeu avant un produit, un spectacle avant un business et un sport avant un marché ». Mais il n'est pas certain que Bruxelles le suive dans cette voie. Le « président » Platini livre désormais l'un de ses plus rudes combats...
Mais son volontarisme permet à Michel Platini de mettre en place progressivement sa politique. Ainsi, à partir de la saison 2009-2010, lors des phases de poules de la Ligue des champions, plusieurs places sont réservées aux champions de « petits » pays. Par ailleurs, le 15 septembre 2009, l'UEFA adopte le principe du « fair-play » financier. Cette mesure doit permettre, à partir de la saison 2013-2014, que les clubs qui participent aux compétitions européennes ne soient plus endettés, c'est-à-dire qu'ils « ne dépensent pas plus d'argent qu’ils n’en génèrent ».
Michel Platini est réélu en 2011 à la tête de l’UEFA, puis en 2015. Désireux de succéder à Sepp Blatter à la présidence de la FIFA, il se déclare officiellement candidat en juillet 2015. Mais, empêtré dans une affaire judiciaire relative au paiement de ses activités en tant que conseiller de Sepp Blatter, Platini est suspendu pendant six ans de toute activité liée au football par la commission d’éthique de la FIFA. Il saisit néanmoins le Tribunal arbitral du sport, lequel réduit sa suspension à quatre ans.
Michel Platini, qui a épuisé tous les recours sportifs, doit démissionner de la présidence de l’UEFA.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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SPORT (Disciplines) - Le football
- Écrit par Pierre LAGRUE
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...claire de Gabriel Hanot – une compétition par élimination directe – n'a pas résisté aux intérêts financiers des principaux clubs européens. Néanmoins, Michel Platini, président de l'U.E.F.A., a réussi à imposer que les clubs champions des « petits pays » puissent avoir quelques chances d’accéder aux phases...